Thierry Henry, consultant sur CBS Sports, s’est longuement attardé sur l’absence criant d’efforts de Kylian Mbappé à son poste de numéro 9 lors de la défaite du Real Madrid face à l’AC Milan (1-3), mardi en Ligue des champions.
Kylian Mbappé concentre les critiques après la lourde défaite du Real Madrid face à l’AC Milan (1-3), mardi en Ligue des champions. Il fut aussi au cœur des débats sur le plateau de CBS Sports où Thierry Henry, ancien attaquant mythique d’Arsenal et des Bleus devenu consultant, s’est appuyé sur plusieurs actions pour démontrer l’inactivité et l’absence de poids de la star française comme n°9. Si la soirée a pu être frustrante pour le champion du monde 2018, Henry estime que l’inverse est vrai. « Je pense aussi que l’équipe est frustrée avec lui, ce que je peux comprendre, ce n’est pas facile », a-t-il fait remarquer. « Il faut lui donner du temps mais en même temps, il doit apprendre à jouer comme un numéro 9, en avoir le désir et la volonté de se projeter. »
« Regardez le n°9! »
Pour illustrer son propos, il a ainsi sélectionné plusieurs actions illustrant ce que « Bellingham essaie de faire et ce que votre 9, Mbappé, est supposé faire ». « C’est presque toujours Bellingham qui essaye de faire les courses, de faire jouer l’équipe, décrocher. C’est encore lui qui essaie de briser les lignes. »
Thierry Henry montre alors Mbappé toucher un ballon dans le cœur du jeu, loin de la ligne d’attaque. « C’est votre 9 », pointe-t-il avant de montrer la position plus axiale et avancée de Bellingham: « c’est votre 10 ». « Encore une fois, qui fait la course et essaye d’aller vers le but? C’est Bellingham, pas votre numéro 9. Il y a de la frustration. Regardez le n°9! Encore une fois, votre 9 n’y va pas, mais votre 10, oui. Je sais que cela peut parfois se produire mais ça ne peut pas être tout le temps. C’est ce que j’essaie de dire. Je sais que ce n’est pas un numéro 9 et que ce n’est pas ce qu’il aime faire. Mais penses-tu que Bellingham aime faire ces courses pour étirer l’équipe? Il le fait parce que le désir et la volonté parlent. »
Le champion du monde 1998 prend ensuite l’exemple d’une situation où Bellingham initie une action depuis son camp avant de se projeter vers l’avant en passant devant un Mbappé à l’arrêt. « Regardez d’où il part et il va dépasser son numéro 9 pour faire une course dans le dos de la défense », hallucine l’ancien buteur des Bleus. « Vous ne pouvez pas gagner des matchs comme ça avec votre 10 qui casse des lignes, revient, essaye de défendre et de marquer de l’autre côté. Et après, il s’est fait remplacer, j’aurais été énervé aussi en tirant dans une bouteille. »
Il conclut sur un dernier tacle de l’international anglais, monté très haut au pressing. « C’est encore lui, regarde où est ton 9. Bien sûr que je serai aussi énervé. Pour moi, ce n’est pas assez bon. Je ne pense pas qu’ils jouent bien comme équipe. Mais avec le ballon, il (Mbappé) doit aussi faire beaucoup plus. »
Interrogé sur la manière de remédier à ce problème, Thierry Henry ne perd pas espoir. « Il (Mbappé) va s’améliorer parce que ça ne peut pas être pire que ça », assure-t-il. « Nous ne lui demandons pas de conserver le ballon comme Didier Drogba, nous ne lui demandons pas de prendre le ballon et de dribbler tout le monde mais de se projeter quand l’équipe est haute; Que tu sois un ailier, un 9 ou un 10, tu peux faire une course, même Rüdiger a fait une course en première période. »
« Il y a une autre chose, c’est l’équilibre de l’équipe. Nous nous posions déjà la question quand Mbappé est arrivé: comment Ancelotti allait-il équilibrer son équipe? C’est très difficile. Je ne vais pas chercher des excuses pour Bellingham mais où joues-tu, que dois-tu faire? Rodrygo était essentiel l’année dernière quand ils perdaient le ballon. Il est sur le banc maintenant. Je sais qu’il n’a peut-être pas l’efficacité de Vinicius l’année dernière mais Rodrygo équilibrait l’équipe sans le ballon et maintenant, il ne joue pas. Ça va être dur pour Ancelotti de trouver le moyen que tous les joues coexistent. Mais actuellement, ce n’est pas assez bon. Tu ne peux pas perdre 4-0, 3-1, concéder neuf buts à domicile sur les trois derniers matchs, ce n’est pas le Real Madrid. Il y a des remontadas mais pas trois fois de suite. Mais s’il y a une personne qui peut le faire, ça peut être lui (Ancelotti). «