Jeudi, à la prison militaire de Ndolo, le procès du bras droit de Moïse Katumbi s’est tenue sans lui. Salomon Kalonda est accusé de trahison et d’intelligence présumée avec des officiers rwandais et de complicité avec la rébellion du M23. Des accusations que lui et ses proches qualifient de cabale et de montage du régime.
Détenu depuis cinq mois, Salomon Kalonda est affaibli par la maladie. Il est soigné depuis plusieurs semaines dans une clinique privée hautement sécurisée. Son médecin s’est opposé, dans un courrier adressé à la cour militaire, à toute extraction de force de l’opposant. Le procureur militaire s’impatiente, car le procès lancé le 17 août ne s’est pour le moment limité qu’aux questions procédurales de forme.
L’accusation souhaite que la prochaine comparution se tienne en audience foraine à l’hôpital. De quoi irriter la défense. « C’est contraire à tous les droits humains. Vous êtes en train d’imaginer Salomon Kalonda Della sous respirateur, sous assistance médicale, en train d’être interrogé par une justice militaire ? Pour répondre aux questions, il doit enlever le respirateur, après, il va remettre pour continuer à respirer… Cela va aboutir à un procès de la honte. Tout ce qu’on demande, c’est qu’on suspende les audiences pour un délai un peu plus long d’au moins trois mois pour permettre qu’on puisse le stabiliser. Donc il n’y a aucune raison de s’acharner sur lui », assène Maître Hervé Diakiese.
La défense conteste aussi la compétence de la justice militaire à juger leur client qui est un civil. Qualifiant également d’arbitraire l’arrestation de Salomon Kalonda fin mai sur le tarmac de l’aéroport de Ndjili, elle demande la déclassification des procès-verbaux établis par les renseignements militaires.
Les juges devraient se prononcer dans cinq jours, soit le 8 novembre, pour départager les deux camps.