Rien que le 17 mai dernier, l’ancien ministre Daba Diawara, président du RDA-Mali adressait une lettre ouverte au président de la Transition.
Dans sa correspondance, il démontre que le président de la transition n’est pas habilité à changer la constitution. Tout en laissant croire que le processus référendaire est entaché d’irrégularités. En faisant cette déclaration au nom du parti RDA, le Président aura suscité la colère de certains cadres et militants. Parmi lesquels, M. Youssouf Ongoïba, Maire de la commune rurale de Dianwely, Secrétaire politique de la section de Douentza qui n’a pas lésiné sur les moyens de répliquer.
« Par la présente, je voudrais apporter un démenti par rapport à la position du grand, vieux et sage parti RDA, qui au contraire se voit plutôt dans la reprise d’une rupture que notre cher Mali a connu en 1968 », a introduit le Maire de Dianwely.
Selon lui, « cette déclaration est une décision unilatérale et n’engage que la seule personne du président Daba Diawara qui n’est pas sur la même longueur d’ondes que bon nombre de cadres et militants du parti en ce qui concerne la position du parti vis-à-vis de la transition ». Donc, ajoute-t-il, « nous nous portons en faux contre cette déclaration de notre président ».
Dans sa réplique, le secrétaire politique de la section de Douentza tient à rappeler à son président Diawara que le projet de nouvelle constitution est l’une des recommandations des assises nationales de la refondation, tenues en décembre 2021. « C’est également une recommandation faite par la CEDEAO, qui par le passé, a évoqué la nécessité d’une nouvelle constitution en vue d’éviter les crises électorales au Mali », a-t-il rappelé, avant de soutenir que la nouvelle constitution qui sera soumise dans quelques semaines au référendum, n’est pas imposée. Et qu’elle est plutôt une nécessité.
« Si aujourd’hui le Président du RDA n’est pas avec la transition, nous élus, citoyens conscients de toutes les machinations contre notre pays, sommes à 100% avec les idéaux de la transition », laisse entendre M. Ongoïba.
Contrairement à votre point de vue, M. le président, « nous pensons que la transition œuvre pour le Mali Kura qui ne pourra se faire sans une nouvelle constitution, laquelle comblera sans nul doute les vides laissés par celle de 1992. Et permettra également à notre pays de relever notamment les défis d’ordre politiques, institutionnels et économiques auxquels il fait face ». Sans faire l’avocat du diable, poursuit le Maire de la commune rurale de Dianwely, « nous sommes avec la transition et soutenons toutes ses initiatives pourvu qu’elles soient constructives ».
Aujourd’hui, renchérit-il, il n’est un secret pour personne que la transition, malgré les difficultés, se bat au mieux pour faire sortir le Mali de l’ornière. En témoignent selon lui, les actions entreprises par les autorités maliennes dans l’optique de donner au Mali sa noblesse d’antan. Parmi lesquelles, il cite le renforcement des capacités opérationnelles des forces de défenses et de sécurité en vue d’une armée républicaine, le respect de la souveraineté du Mali, entre autres.
Adama Coulibaly