C’est une question qui taraude désormais l’esprit des acteurs politiques au Gabon au lendemain de l’annonce par le communiqué final du conseil des Ministres du 7 février dernier de la convocation du parlement dans les prochains jours par le CTRI afin de réviser la charte de la Transition.
Selon le communiqué, le projet de loi portant révision de la Charte de Transition vise à modifier les dispositions de l’article 35 de la Charte de la Transition qui compte en tout 62 articles.
Mais que dis exactement, l’article 35 de cette charte publiée le 2 septembre 2023 dans le journal officiel ? «
Le Président de la Transition remplit les
fonctions de Chef de l’Etat. Il est le Ministre de la
Défense et de la Sécurité. Il veille au respect de la
Constitution et de la Charte de la Transition. Il est choisi par un collège de désignation mis en
place par le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions ».
Au regard du récent remaniement gouvernemental qui a vu la nomination d’un Ministre de la Défense Nationale en la personne du Général de Division Brigitte ONKANOWA et d’un Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Hermann IMMONGAULT, le président de la Transition, Chef de l’état voudrait certainement rendre conforme cette nouvelle ossature du gouvernement de la transition.
Ce remaniement gouvernemental datant du 17 janvier 2024 a fait sortir de ce pas l’actuel Chef de l’état de l’équipe de l’exécutif. En effet, avant ce fait, le général de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguema cumulait également le poste de ministre de la Défense nationale et de la Sécurité.
Actuellement, la transition le reconnaît comme étant le Président de la Transition, Président de la République, Chef de l’Etat , Chef Suprême des Forces de Défense et de Sécurité. Cette convocation voudrait certainement rendre un peu plus claire la place du général dans cette institution de la transition.
Néanmoins, le récent appel à candidature du président de la Transition par un de ses Hauts Représentants, Gervais Oniane pour l’élection présidentielle au sortir de la transition, laisse planer davantage d’interrogations.
L’article 35 serait certainement une opportunité pour le CTRI de sécuriser Brice Clotaire Oligui Nguema d’une éventuelle inéligibilité pour les élections à venir s’il fallait s’en tenir à la close qui interdit à tous les participants aux institutions de la transition de se présenter aux élections prochaines.
Une close qui fait l’objet d’un débat silencieux dans la sphère politique actuelle. Tout comme la close qui ne voudrait que des Gabonais de souche pour candidater. Les assises nationales prochaines devraient lever le voile sur toutes ces incertitudes.
Dorian ONDO