Le projet de nouvelle Constitution va-t-il connaître un temps favorable pour un référendum paisible ? L’on peut en douter tant les appels à abandonner l’initiative se multiplient.
En plus de la Plateforme sociopolitique « Appel du 20 février pour sauver le Mali » qui regroupe des partis politiques, des organisations de la société civile et des personnalités indépendantes, tous remontés contre le projet de nouvelle Constitution, plusieurs autres entités ne cessent de rejeter le projet référendaire du Col Assimi Goïta.
En effet, malgré les efforts de communication et de vulgarisation que fait le gouvernement pour convaincre certains acteurs réticents à taire leurs réserves, le texte de la future loi fondamentale peine à être adulé. Et c’est l’un des regroupements récemment encore allié du gouvernement, qui vient de dire un niet au processus, en appelant à son abandon.
Il s’agit du M-RFP Mali kura des Cheick Oumar Sissoko, Konimba Sidibé, Modibo Sidibé qui vient de publier une déclaration dans ce sens. Et les responsables de cette organisation de souligner que « le projet de Constitution ne reflète pas suffisamment l’identité culturelle malienne à part une allusion laconique dans son préambule, son corps est dépourvu des mécanismes qui s’inspirent des meilleures pratiques séculaires de gouvernance de nos sociétés anté-coloniales ». Comme pour dire que le texte ne soutient aucunement la volonté de refondation de la gouvernance telle que projetée par les acteurs du renversement du régime IBK.
Pour le M-RFP Mali Kura, le texte, « au lieu de palier le déséquilibre des pouvoirs issu de la mauvaise pratique constitutionnelle des dernières années, renforce le déséquilibre des pouvoirs au profit du président de la République qu’il érige en monarque; c’est un recul au regard de la Constitution de 1992, toujours en vigueur ». Avant d’ajouter que ce texte « divise les Maliens et ne saurait constituer le contrat social censé garantir la poursuite de leur bonheur commun ni le ciment devant tenir les murs de leur communauté citoyenne ». Et c’est pour ces raisons, entre autres, que le M5-RFP Mali Kura invite le président de la Transition à l’abandon du projet.
D’autres entités comme des organisations politiques et/ou religieuses d’obédience musulmane demeurent vent debout contre ce projet de changement de la Constitution de 1992. Elles invoquent les questions comme la laïcité, qui à leurs yeux, pose un problème de définition et d’interprétation, sans compter d’autres réserves relatives au contenu du texte.
Et ce sont tous ces motifs qui font grossir les rangs des opposants au projet constitutionnel. Toute chose qui retarde d’ailleurs les efforts pour fixer ne serait-ce que la nouvelle date du référendum.
S’y ajoute que le contexte sécuritaire du territoire, avec la présence de groupes armés terroristes par endroits, ne permet pas de conduire sereinement le pays vers des consultations référendaires apaisées. De là à conclure que le Col Assimi Goïta va devoir ranger son « bébé ou embryon constitutionnel ‘dans les tiroirs de la Transition, il y a encore un pas que nul n’ose franchir, pour le moment.