Opérateur économique habile et ex-cacique du régime du président Amadou Toumani Touré (paix à son âme), Jeamille Bittar n’en reste pas moins un soutien sûr de la Transition en cours depuis août 2020 au Mali. Mais, par moments, ces deux chapeaux semblent inconciliables, un conflit d’intérêt pouvant inopinément éclater.
Invité la semaine dernière de Chérifla TV, l’ancien président de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (CCIM), poste qu’il a cumulé en son temps avec celui de président du Conseil économique, social et culturel (CESC), s’est laissé aller à la confidence qu’aucun marché relatif à la confection des documents électoraux au Mali n’était encore lancé.
Autrement dit, il s’interrogeait sur la tenue réelle du référendum constitutionnel prévu ce 18 juin 2023 en l’absence des documents y afférents. Dès lors, des questions taraudent l’esprit : est-ce que les documents indispensables dans les bureaux de vote le 18 juin seront en place à temps ? Y a-t-il eu des appels d’offres pour leur confection ? Si oui qui les a emportés et à quel prix ?
On le voit, le magnat de l’imprimerie qu’est Jeamille Bittar, qui a remporté moult marchés de l’Etat pour la confection de documents comme le permis de conduire, la carte de transport et la confection d’affiches, sait de quoi il parle. Mine de rien, il met la puce à l’oreille de ceux qui scrutent la moindre faute de la part des gouvernants.
La balle est désormais dans le camp du gouvernement qui devra se convaincre que le temps presse et s’assurer que tous les marchés se font dans les règles de l’art. Tout est déjà surveillé comme le lait sur le feu.
El hadj ABH