Les conclusions du rapport de la Cour des comptes suite à l’audit de la prise en charge médicale des agents de l’État, entre 2014 et 2018, sont accablantes. Une opacité totale entoure ces dépenses, selon le document, repris par Libération.
Les auditeurs constatent en ce sens que « des montants cumulés de 22 milliards de francs CFA » échappent au contrôle de la Direction de la Solde.
«Des inscriptions budgétaires relatives aux prises en charge médicales se retrouvent dans des sections [du ministère de la Santé et de l’Action sociale, de celui de l’Éducation nationale, des Affaires étrangères, de la Justice, des Forces armées et de la Présidence] autre que la section 60 administrée par la Direction de la Solde. Une pratique qui ne favorise pas une traçabilité et une fiabilité des données», fustigent-ils.
Ainsi, regrettent les contrôleurs, «la Direction de la Solde n’a aucune main mise ou lisibilité sur l’exécution des dépenses au niveau des autres sections».
La même source révèle comment la Clinique Rada a été épinglée pour fraude. « Sur la base d’une dénonciation, il a été relevé la facturation de soins non autorisés et des dépassements sur le nombre de jours d’hospitalisation autorisé pour un accouchement», détaille le quotidien d’information.
La Cour des comptes remet aussi en cause les clauses des conventions liant l’État à l’hôpital polyclinique de Rabat, et l’hôpital Assistance publique de Paris, entre autres. « Les conventions ne prévoient pas de clauses de suivi et d’évaluation périodique. Il s’y ajoute qu’aucun mécanisme ou dispositif n’est mis en place au sein du ministère de la Fonction publique en vue de s’assurer de leur bonne exécution », épinglent les vérificateurs.