Étant deux acteurs majeurs de la démocratie et de la vie publique en général, la presse et les partis politiques ont, en principe, droit à une aide publique indexée au Budget national et repartie entre les bénéficiaires selon des critères.
Dans les faits, seuls les seconds en bénéficient. L’une des justifications est leur contribution à la formation de la conscience citoyenne, ne serait-ce que chez leurs militants. Mais…allez savoir combien de bénéficiaires s’acquittent de ce devoir dans le landerneau politique malien et ce que certains font des montants perçus !
Quid de l’Aide à la presse ? Rien depuis tout le temps qu’on en parle ! Son rôle dans l’avènement de la démocratie ? De sentinelle veillant sur la consolidation du fragile processus ? Sa contribution au service public de l’information ? A la création d’emplois? On se fiche de tout cela sous les tropiques maliens. Les recommandations des acteurs médiatiques et les engagements des autorités publiques ? De simples documents ‘’volontairement oubliés’’ dans les tiroirs de l’administration, tout couverts de poussière et de toiles d’araignée!
Pour la presse surtout privée, l’aide demeure le supplice de Tantale. Elle n’aura bénéficié, pendant quelques années, que d’une subvention symbolique initiée par le président Alpha O Konaré, qui a renoncé à une partie de son fonds de souveraineté au profit de ses anciens confrères. Ce sont les 200 millions FCFA que des centaines d’organes médiatiques ont commencé à se partager en 1996. Leur nombre sans cesse croissant a fait réduire, au fil du temps, comme peau de chagrin, la part des bénéficiaires. Lesquels n’ont d’ailleurs plus un sou ou autre forme de soutien depuis 4 ans !
Se prendre au sérieux pour être pris au sérieux
Les acteurs de la presse réalisent-ils qu’ils ne seront pris au sérieux que lorsqu’eux-mêmes se prendront au sérieux ? Que lorsqu’ils cesseront de faire les chiens de garde pour des parvenus dont ils magnifient les images, propos et actes en contrepartie de quelques os à ronger ? ‘’Quand tu accuses et fais abattre ton chien sous le fallacieux prétexte qu’il est malade de rage, ne sois surpris d’être mordu un jour par celui de ton voisin’’.
Les princes du jour, dont certains doivent énormément à la presse privée, devraient tirer les enseignements du comportement des medias français.
Vive le président !…
Vive le président ! A bas le président ! De nombreux Africains ont bien savouré cette chanson d’Alpha Blondy. Mais combien ont appliqué les préoccupations exprimées par le reggaeman ivoirien? Car force est de constater que plusieurs années après, ses conseils n’ont eu le moindre impact sur les peuples. Vive Modibo ! A bas Modibo ! Vive Moussa ! A bas Moussa ! Vive ATT! A bas ATT! Vive Sanogo ! A bas Sanogo ! Vive IBK ! A bas IBK! Vive Assimi !…..
….Et le ballet continue. Chaque régime a eu ses thuriféraires, dont certains ont changé plusieurs fois de vestes