Le colonel Assimi Goïta serait bel et bien candidat à l’élection présidentielle de mars 2024. Pas de doute avec la nomination des membres de l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE) dont les plus influents ont été nommés par le président de la transition. Des distinctions honorifiques sont offertes à des personnes susceptibles d’influencées le vote. Le dernier réglage de cette candidature était l’arrivée du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, à Bamako, pour «parachever» le scénario.
À quelques encablures de la présidentielle de mars 2024, les jeux semblent déjà faits à en croire les faits. Un scénario presque proche du Comité militaire de libération nationale (CMLN) se dessine.
En 1978, le colonel Moussa Traoré opère une purge au sein du CMLN. Ce qui lui a permis de diriger le Mali jusqu’en 1991. Il mit en prison ses frères d’armes encombrants (Kissima Doukara, Karim Dembélé et Tiécoro Bagayogo) pour bénéficier de l’adhésion des Maliens à sa cause. Rappelons que ces trois (03) officiers avaient des comportements ostentatoires envers le peuple.
Le président du Comité national de salut du peuple (CNSP), le colonel Assimi Goïta, vice-président de la transition, fait un second coup d’État, le 24 mai 2021 pour évincer le président de la transition Bah N’Daw et le Premier ministre Moctar Ouane. Deux (02) personnalités gênantes pour le CNSP. L’histoire semble se répéter pour une seconde fois pour ceux qui soutiennent les militaires au pouvoir.
Le colonel Moussa Traoré, pour avoir l’adhésion d’une bonne partie de la population, a fait des ouvertures en créant un parti unique (Union démocratique du peuple malien) qui regroupait toutes les sensibilités du pays, un poste de Premier ministre (docteur Mamadou Dembélé).
Le colonel du 24 mai 2021 n’a pas créé pour le moment un parti politique, mais des distinctions honorifiques sont offertes à des personnes susceptibles d’influencées le vote. Ce que je pense, le colonel Assimi Goïta serait bel et bien candidat à l’élection présidentielle de mars 2024. Pas de doute pour le moment avec la nomination des membres de l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE) dont les plus influents ont été nommés par le président de la transition. Le dernier réglage de cette candidature était l’arrivée du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, à Bamako pour «parachever» le scénario. Il était arrivé dans la nuit du lundi 6 février au mardi 7 février pour une visite au Mali.
En matière d’organisation et de centralisation des résultats des élections, les Russes seraient des champions. La candidature du colonel Assimi ne souffre d’aucune ambiguïté. Pour l’heure, les grands partis politiques se livrent des guerres larvées et au même moment leurs barons, membres du Conseil national de transition (CNT) créent des associations ou mouvements de soutien à la candidature du président de la transition.
En politique, la classe politique malienne pratique la politique du tube digestif pour assurer ses vieux jours. Ainsi, la transition court à l’échec. On ne peut pas faire son temps et faire celui de ses enfants, dit le sage.
Fatou CISSÉ