Le Conseil constitutionnel a annulé, ce jeudi 15 février, le décret abrogeant la convocation du corps électoral le 25 février, la date initialement fixée pour la présidentielle, et posé son véto pour la tenue du scrutin le 15 décembre prochain, l’échéance retenue par l’Assemblée nationale. Mais les Sages ont ouvert une brèche en constatant «l’impossibilité d’organiser l’élection à la date initialement prévue» avant d’inviter «les autorités compétentes à la tenir dans les meilleurs délais».
Interrogé par L’Observateur, le professeur de Droit constitutionnel Ahmet Ndiaye regrette que le Conseil constitutionnel ne soit pas allé au bout de sa logique en fixant lui-même une nouvelle date pour la tenue de la présidentielle. «Quand on regarde la Constitution, c’est le Conseil constitutionnel qui est capable de reporter un scrutin, rappelle le spécialiste. En terme juridiquement simple, si le Conseil constitutionnel est habilité à reporter le scrutin en cas de décès, d’empêchement ou de retrait d’un candidat, c’est-à-dire que dans les cas de figure déterminés, c’est lui qui doit également réaménager le calendrier électoral.»
Pour son collègue Pr Abdoulaye Dièye, également interrogé par L’Observateur, en se gardant de fixer la date du scrutin, «le Conseil constitutionnel fait dans la diplomatie». «Mais, embraye-t-il, les délais raisonnables impartis se trouvent contenus dans ce délai-là qui ferait que le 2 avril, le président de la République serait en mesure de procéder à la passation du pouvoir avec son successeur.»
Source A avance que le corps électoral sera «incessamment» convoqué pour le premier tour de la Présidentielle qui pourrait se tenir le 3 ou le 10 mars prochain. Si l’une de ses dates est retenue, prédit le journal, les autorités compétentes pourraient envisager de réduire la campagne électorale de trois à deux semaines et celle d’un éventuel second tour de deux à une semaine.