Le gouvernement a-t-il déjà apprêté le dispositif électoral en vue des élections générales de fin de cette période transitoire ? L’on peut en douter, tant les imperfections du récent scrutin référendaire ont fait couler beaucoup d’encre et de salive.
Après la tenue du référendum constitutionnel du 18 juin 2023, plus d’un observateur avait pensé à la mise en branle de la machine électorale ; le référendum étant considéré comme un test grandeur nature pour améliorer le système. Cela ne semble pas être le cas.
En effet, non seulement le cadre de concertation entre le gouvernement et les partis politiques est tombé dans une léthargie, mais aussi, la prise des mesures afférentes à la préparation des élections est cruellement absente dans les activités du gouvernement.
A titre d’exemple, les textes imposent qu’il y ait un toilettage conséquent des listes électorales dans la perspective des prochains scrutins, L’on peine à voir ces mesures mises en œuvre.
En outre, les assises nationales de la refondation avaient recommandé une modification de la charte des parte des partis politiques afin de crédibiliser davantage le climat des élections et assurer une plus grande inclusivité lors des compétitions électorales. L’on ne voit rien bouger sur ce terrain. Au contraire, l’on assiste, ces derniers jours, à une dégradation du climat sécuritaire : ce qui n’est point rassurant pour hâter la marche du pays vers les scrutins décisifs censés mettre fin à la Transition, en scellant le retour à l’ordre constitutionnel normal. C’est au point que les observateurs se demandent si le pouvoir du Col Assimi Goïta a vraiment la volonté politique clairement affiché de passer le témoin à un pouvoir civil en mars 2024, comme cela avait été pris comme engagement.
Par ailleurs, le contexte préélectoral n’est pas approprié pour le lancement de diverses poursuites judiciaires, dans lesquelles des cadres politiques sont visés. Cela ne ressemblerait-il pas à des cas de chasse aux sorcières ? Plusieurs anciens ministres responsables politiques ne sont-ils pas aujourd’hui contraints à l’exil ou à la clandestinité pour des suspicions dans divers dossiers, Cela peut-il favoriser des élections inclusives et participatives ? Ce sont des questions qui se posent et préoccupent davantage les forces vives du pays. Celles-ci s’interrogent davantage sur l’avenir proche du pays, confronté à des défis énormes.
Il urge alors au chef de l’Etat et au gouvernement d’initier des consultations politiques, pour davantage rassurer les acteurs du jeu électoral. Cela aidera à décrisper encore le climat politique afin d’accélérer la marche du pays vers la normalité institutionnelle, pour un nouveau départ.
Boubou SIDIBE/maliweb.net