Cette année, la dette nationale brute du Mali atteint désormais 39,81 %. La situation économique du pays est critique et le défi à relever est de taille. Point sur la situation.
En 2024, la dette nationale brute du pays par rapport au PIB augmente pour atteindre 39,81 %. D’après la plateforme mondiale de données Statista, elle devrait passer la barre des 40 % dans le cours de l’année. Selon Wenjie Chen, du Fond Monétaire International (FMI), en avril 2024 : « Le déficit budgétaire du gouvernement reflète en grande partie les dépenses de sécurité, les salaires publics et la facture d’intérêt. Ensemble, ils consomment plus des trois quarts des recettes fiscales et risquent d’évincer les dépenses favorables à la croissance pour le filet de sécurité sociale et l’investissement. […] » À cela s’ajoute l’absence de soutien budgétaire extérieur. Celle-ci s’explique par l’isolement du pays sur la scène internationale par le pouvoir en place, mais aussi par un durcissement des conditions de financement dans l’ensemble de l’Union économique et monétaire Ouest-africaine (UEMOA). De fait, les dépenses liées à la crise sécuritaire persistante fragilisent les finances publiques sur le long terme. L’instabilité politico-sécuritaire du Mali ne laisse pour l’heure pas de place à une amélioration de l’environnement des affaires.
Selon une étude d’Afrobarometer en 2023, les Maliens subissent durement la situation économique, déjà affaiblie par la pandémie de Covid-19 et la crise russo-ukrainienne. L’indice de développement humain (IDH) était alors retombé à ses scores de 2016.
Les mines, piliers du pays
Aujourd’hui, quelques domaines clés supportent à eux seuls l’économie malienne, dont elle reste très dépendante. Parmi eux, l’agriculture avec le coton, la pêche avec les poissons d’eau douce et surtout l’extraction minière avec l’or. Malgré son importante exploitation par des multinationales comme la compagnie canadienne B2 Gold ou encore la société de défense russe Africa Corps (ex-Wagner), le secteur minier reste le soutien le plus conséquent de l’économie du pays. En 2021, il représente 9,2 % du PIB et 79 % des exportations.
En 2024, le cours élevé de l’or est une opportunité particulièrement pertinente, si tenté que le gouvernement malien réussisse à préserver sa part du gâteau face aux entreprises étrangères. Promulgué en août dernier, le nouveau code minier doit diminuer le déficit public en gonflant les recettes de l’État par une augmentation de sa participation maximale, de 20 % à 35 %.
De nouveaux projets fleurissent d’ailleurs au sein du secteur. Ce, tel que l’ouverture de la mine de lithium de Goulamina ou encore la construction d’une raffinerie d’or à Bamako, en collaboration avec la Russie.
Quelles perspectives ?
Du 21 au 26 avril, une équipe du FMI s’est rendue à Bamako. Les perspectives du Mali à court terme « sont incertaines et sujettes à d’importants risques baissiers » selon sa représentante. « La croissance du PIB réel devrait ralentir en raison des effets négatifs du départ de MINUSMA sur le secteur tertiaire, une baisse dans la production d’or et de l’incertitude entourant le report des élections et la sortie de la CEDEAO […]. »
Constantine
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