Après le putsch du 26 juillet au Niger, des voix se sont élevées pour réclamer la libération du président déchu Mohamed Bazoum. Jusqu’à présent, l’ex-homme d’Etat est toujours détenu par les militaires qui ont pris le pouvoir à Niamey.
Le dimanche 10 décembre dernier, le chef des putschistes Abdourahmane Tiani s’est épanché dans les médias à la faveur d’un entretien accordé à la Radiotélévision du Niger (RTN).
« L’intention de la France était de nous attaquer quand la CEDEAO aurait commencé »
Il a expliqué que le contexte n’était pas favorable à la libération de l’ancien président. « Nous ne pouvons pas le libérer sachant ce que la France préparait contre notre pays. Souvenez-vous que la France a envoyé un aéronef le 27 juillet transportant des militaires et qui a atterri à Niamey malgré la fermeture des frontières aériennes. L’intention de la France était de nous attaquer quand la CEDEAO aurait commencé. Dans la même période, il y avait trois groupes d’hommes armés implantés dans le nord du pays et qui n’attendaient que sa libération pour nous attaquer », a révélé le général Tiani selon les propos rapportés par l’Agence nigérienne de presse.
« La menace de l’intervention militaire de la Cedeao n’est pas abandonnée »
Dans ces conditions, une mise en liberté de M. Bazoum était inenvisageable. Actuellement, le contexte n’a pas vraiment évolué, souligne, le président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP). « La menace de l’intervention militaire de la Cedeao n’est pas abandonnée, mais plutôt mise en veilleuse » , assure-t-il.
De plus, « les anciens dignitaires du régime déchu sont actuellement à Abuja où ils ont mis en place un gouvernement de résistance. Ce gouvernement n’attend que la libération du Président Mohamed Bazoum pour revendiquer le pouvoir, avec le soutien de la France », informe le président nigérien. Il pense que Paris » a déjà réussi ce genre de coup pour plusieurs pays ». « Avec l’aide de Dieu, ça ne marchera pas chez nous », assure le dirigeant.
Mais si Bazoum, pour l’heure, ne peut pas être libéré, qu’en est-il de son épouse et de son fils, également retenus par les militaires ?
« Il m’a dit que tant qu’il ne sera pas libéré lui aussi, sa famille… »
Le président du CNSP dit avoir proposé au président déchu de les libérer, mais il a refusé. « Trois jours après le coup d’Etat soit le 29 juillet, je lui (Mohamed Bazoum) ai proposé la libération de sa femme et de son fils. Mais en réponse, il m’a dit que tant qu’il ne sera pas libéré lui aussi, sa famille restera avec lui » a révélé le chef de l’Etat nigérien.