Si l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes sont au cœur de la vision de l’Agenda 2030 qui vise à réaliser une croissance inclusive et durable à travers le monde. Il est désormais largement admis, sur la base de données solides, que la pleine participation des femmes sur un pied d’égalité avec les hommes à la vie politique, sociale, économique et culturelle d’un pays est une voie directe vers l’élimination de la pauvreté et le développement durable et inclusif. Au cours des deux dernières décennies, les gouvernements du monde entier ont souscrit à des engagements juridiquement contraignants en faveur de l’égalité des sexes et ont mis au point des instruments pour promouvoir les droits des femmes et leur autonomisation.
C’est ainsi que le Mali s’est inscrit dans cette dynamique en faisant de l’égalité et l’équité du genre un des leviers pour son développement économique et social, à travers l’élaboration de plusieurs instruments dont la Stratégie nationale genre, le guide d’intégration du genre, etc. Malgré la mise en œuvre de ces instruments, les défis demeurent pour une croissance inclusive.
Au cours de la dernière décennie, l’Afrique au sud du Sahara a connu une croissance économique relativement forte, mais celle-ci n’est pas traduite par une augmentation proportionnelle du revenu par habitant et les inégalités entre hommes et femmes s’accentuent. Il a été constaté que les inégalités liées au genre entrainent de faible niveau de capital humain surtout chez la femme et l’inefficacité dans l’allocation de ressources via le marché du travail (Banque mondiale, 2011), ce qui engendre des coûts élevés pour une nation. Dès lors, dans un contexte de développement inclusif où toutes les franges de la population doivent jouer leur partition, l’exploitation du dividende démographique serait optimale lorsque les politiques et programmes sont sensibles au genre. En outre, l’autonomisation des femmes et des jeunes constitue le principal catalyseur de la transition démographique.
Dans l’optique de créer un cadre de suivi du dividende démographique, le Consortium régional pour la recherche en économie générationnelle (CREG) a élaboré un indice de suivi du dividende démographique prenant en compte le genre. Il s’agit de Gender Demographic Dividend Index (GDDI) qui couvre cinq dimensions de l’Observatoire national du dividende démographique (ONDD). Ainsi, pour améliorer l’efficacité des politiques publiques et d’accélérer la capture du dividende démographique, le Mali souhaite implémenter le GDDI. Le processus d’implémentation du GDDI commence par une formation des experts nationaux sur la méthodologie de GDDI.
C’est dans cette perspective que l’Observatoire Nationale du Dividende Démographique (ONDD) en collaboration avec le Consortium régional pour la recherche en économie générationnelle (CREG) ont tenu courant juin dernier, au Centre DIAMCIS de Banankoro un atelier de formation sur la construction de l’Indice Genre et Dividende Démographique (GDDI) en faveur des experts maliens. Car cet atelier s’inscrivait dans l’optique de créer un cadre de suivi du dividende démographique, d’améliorer l’efficacité des politiques publiques et d’accélérer la capture du dividende démographique, l’Observatoire Nationale Du Dividende Démographique (ONDD) en collaboration avec le Consortium régional pour la recherche en économie générationnelle (CREG).
L’objectif général de cette activité était de renforcer les capacités des experts maliens sur la construction de l’indice dividende démographique et genre, sur la prise en compte du genre dans le processus de la capture du dividende démographique tel que la collecte des données économiques, sociales et démographiques utilisées dans la construction de GDDI ; former les experts et les parties prenantes sur le GDDI ; aider à une meilleure compréhension et une appropriation de GDDI par les décideurs de politique ; calibrer le GDDI du Mali et enfin produire des évidences factuelles sous forme de rapport et faire de recommandations de politique en se basant le GDDI.
Quant à l’expert du CREG a affirmé que c’est un grand plaisir pour eux d’être au Mali pour assurer une formation de renforcement de capacité sur une thématique aussi importante pour l’efficacité des politiques. En rappelant que le Mali est un partenaire privilégié et que cette formation est d’un grand intérêt aussi bien pour le Mali et les autres pays de la sous-région compte tenue de l’importance de la prise en compte des questions d’inégalité et du genre dans la mise en œuvre des politiques publiques et sociale. La délégation du CREG au Mali a aussi exprimé sa satisfaction pour le travail abattu au cours de l’atelier d’élaboration de l’indice genre du dividende démographique. En outre elle a invité les participants à finaliser les drafts afin de permettre au Mali de disposer d’un rapport genre de l’indice du dividende démographique.
Pour le Directeur Général de l’ONDD, cet atelier vient compléter les compétences que les experts du Mali ont et ils s’inscrivent dans un domaine qui est important pour notre pays. C’est dans ce cadre qu’il a salué l’organisation régionale (CREG) et de passage ses collaborateurs qui n’ont ménagé aucun effort pour la réussite de cet atelier.
Bokoum Abdoul Momini