Quand se débiner ou faire dans la langue de bois devient une habitude pour les acteurs politiques au moment où la nation a grandement besoin des réponses politiques à l’exacerbation des maux, il y a lieu de s’interroger sur le dévouement patriotique des animateurs de la scène politique de ce pays. Voici ainsi planté le sinistre décor caractéristique de l’ambiance sociopolitique qui prévaut depuis l’avènement de la Transition sous la conduite du colonel-président Assimi Goita.
En effet, face aux critiques à leur endroit, l’absence de repartie de la part de la classe politique est de nature à éberluer pour qui connaît la tumultueuse histoire chronologique de la gouvernance du Mali. A se demander si on peut avoir la mémoire courte au point d’oublier ou de faire fi de la culpabilité de la grande connexion mafieuse politico-militaro-civilo-religieuse déterminée à entretenir le même système de prédation qui maintien le Mali dans la déliquescence progressive. Mais, là où le bât blesse avec ce scandaleux silence des politiques, c’est qu’on a comme l’impression d’assister à une sorte d’introspection irréfléchie et inopportune de la classe politique, qui renvoie à l’image d’un combat de boxe ou le public, épris sans raison valable d’un combattant, encourage ce dernier à mettre définitivement KO son adversaire emmêlés dans les cordes et étrangement résigné à son sort pendant qu’il a des atouts à faire valoir.
En tout cas, malgré cette situation loin d’honorer la génération d’homme politique de 1991, qui s’était évertuée à vendre les vertus de la démocratie au peuple, on peut affirmer qu’il tient d’une malhonnêteté criante de ne jeter le discrédit que sur le seul politique dans l’actuel imbroglio national. Au regard des intrusions contre natures et sporadiques dans la gouvernance, normalement du ressort régalien du politique, depuis la chute du régime des pères de l’indépendance en 1968.