Le Parlement du Pérou a voté ce 7 décembre la destitution du président Pedro Castillo, peu après l’annonce par ce dernier de sa dissolution, ainsi que du placement du pays en état d’urgence.
Le Parlement du Pérou, dominé par l’opposition, a voté ce 7 décembre la destitution du président de gauche Pedro Castillo, ignorant l’annonce de sa dissolution et l’instauration de l’état d’urgence.
Pedro Castillo, au pouvoir depuis juillet 2021, fait l’objet de six enquêtes pour corruption présumée, dont sont également accusés sa famille et son entourage politique.
Sa destitution pour «incapacité morale», retransmise en direct à la télévision, a été approuvée par 101 des 130 parlementaires, dont 80 dans l’opposition. Le débat sur cette motion, initialement prévu à 15h (heure locale), a été avancé après les annonces du président Castillo.
Sa vice-présidente, élue à ses côtés en 2021 et issue du même parti d’inspiration marxiste (Peru libre), Dina Boluarte, doit être investie dans la soirée. Elle a dénoncé «un coup d’Etat» du président.
Avant le vote de sa destitution, Pedro Castillo avait déclaré, dans un message à la nation prononcé depuis le palais présidentiel et également retransmis à la télévision, «dissoudre temporairement le Congrès de la République et établir un gouvernement d’urgence exceptionnel», visant à «rétablir l’Etat de droit et la démocratie».
Il avait également assuré qu’il voulait «convoquer dans les plus brefs délais un nouveau Congrès doté de pouvoirs constituants pour rédiger une nouvelle Constitution dans un délai ne dépassant pas neuf mois».
Washington a exhorté Castillo à revenir sur sa décision de dissoudre le Parlement
Peu après cette annonce de dissolution du Parlement, Washington a appelé Pedro Castillo à revenir sur sa décision. «Les Etats-Unis exhortent avec force le président [Pedro] Castillo à revenir sur sa tentative de dissoudre le Congrès et de permettre aux institutions démocratiques de fonctionner conformément à la Constitution», a ainsi tweeté l’ambassadrice américaine à Lima, Lisa Kenna.
Après le vote de la destitution de Pedro Castillopar le Parlement, Washington n’a pas tardé à qualifier Castillo d’«ancien président» du Pérou. «Ce que je comprends, c’est qu’avec l’action du Congrès, il s’agit désormais de l’ancien président Castillo», a ainsi déclaré le porte-parole du département d’Etat américain Ned Price à la presse, saluant le rôle des parlementaires.