Apres la dissolution de la CMAS de l’imam Mahmoud Dicko , et celle de l’AEEM récemment, le gouvernement de transition pourrait-il finir par dissoudre les partis politiques ?
C’est une évidence qu’Apres un coup d’Etat, la démocratie se met en parenthèses .c’est ainsi qu’après les évènements d’aout 2020 le fonctionnement démocratique du Mali à sombrer dans une léthargie. C’est dans ce sens que de nombreux acteurs politiques rasent les murs sous la transition militaire conduite par le Col Assimi Goïta.
Avec la lutte contre la corruption décrétée de façon ferme par le nouveau pouvoir , plusieurs cadres politiques sont obligés de garder profil bas . Et les partis politiques sont apparus discrédités aux yeux des populations. Ne sont-ils pas d’une manière ou d’une autre co-responsables de faillite de l’Etat ? Leurs discours visant la conquête du pouvoir ne sont-ils pas devenus tympanisant ? Tout semble l’indiquer. Et c’est ce qui pousse le gouvernement à lancer une campagne pour une réduction du nombre des formations politiques. Cela a donc commencé par la dislocation des mouvements politico-associatifs comme la CMAS de l’imam Mahmoud Dicko, la dissolution d’une association comme l’AEEM. Et il semble que le ministère de l’Administration est devenu plus regardant des activités de plusieurs regroupements et entités politiques pour les contraindre à une autodiscipline ou à une dissolution pire et simple. N’est-ce pas dans ce sens que le gouvernement a fini par entériner la suspension définitive du financement public aux partis politiques ?
Par ailleurs, le pouvoir de Transition pourrait ambitionner de susciter un nouveau leadership politique à la tête du pays. Il voudrait donc endormir la classe politique dans une forme de léthargie, avant de la surprendre par des élections auxquelles elle ne se serait pas bien préparée.
Il faut d’abord reconnaître que la soif de changement exprimé par le peuple peut inciter les dirigeants à disqualifier bien d’acteurs politiques. Il s’agira, par exemple, de faire en sorte qu’il y ait un renouvellement forcé du paysage politique qui compte dans le pays. Car, nul n’ignore que les événements d’août 2020 ont tenté de mettre à la touche les partis politiques traditionnels, comme l’ADEMA-PASJ, le RPM, l’ADEMA-PASJ, l’UDD, le PARENA, la CNID-FYT, le PSP, l’UM-RDA, etc.
Or, il est inimaginable que ces formations politiques ne se taillent la part du lion dans des élections crédibles que le pays organisera. Il sera alors tentant d’user de ruses et de stratégie pour surprendre ces acteurs, ou faire en sorte qu’ils mordent la poussière lors de ces élections. Le pouvoir peut donc agir comme s’il ne va pas organiser les élections, avant d’annoncer le calendrier comme pour surprendre. Ce qu’on ne pourra pas lui reprocher….
Il sera loisible pour les amis du Col Assimi Goïta de susciter une nouvelle race de jeunes leaders politiques coachés peut-être par des anciens pour tenter de conquérir des pans du pouvoir.
Boubou SIDIBE/maliweb.net