J’ai écouté attentivement, très attentivement, l’Émission Faram Facce du 31 juillet 2024 de Papa Ngagne Ndiaye, qui avait pour éminent invité Cheikh Yérim Seck. Pape présenta l’émission, en même temps que son éminent invité, non sans lui demander les raisons pour lesquelles il s’était brusquement absenté du pays, à un moment où il vivait événements incertains, dont personne ne savait jusqu’où ils pouvaient nous mener. Cette absence intrigua plus d’un Sénégalais, plus d’une Sénégalaise, surtout que tout le monde n’était pas d’accord avec lui sur ses positions antérieures qui choquaient parfois plus d’un. Pape va plus loin, peut-être dans la provocation, en lui rappelant que, devant Maïmouna Ndour Faye, il avait formellement affirmé que Pastef n’aurait aucun candidat à l’élection du 25 février 2024.
Sa réponse ne se fit pas attendre et il démentit avec force de tels propos qu’on lui prête et qu’il n’a jamais tenus. Et il rappela ce qu’il avait exactement dit, ou ce qu’il prétendait avoir dit. La candidature de Bassirou Diomaye Faye m’a toujours posé problème, reconnu-t-il. En d’autres termes, exactement en langue nationale walaf dans laquelle il s’exprimait, il balançait sans état d’âme : « Basiru Jomaay Fay, li tax mu nekk kandida, du man rek la jaaxal ». Donc, pas seulement lui d’ailleurs, mais beaucoup d’autre monde, y compris surtout tous les juristes sérieux et des candidats qui ont eu recours contre sa candidature sur la base d’arguments juridiques irréfutable, selon lui. Bassirou Diomaye Faye devrait être purement et simplement éliminé, au même titre qu’Ousmane Sonko, ajouta-t-il, avec la même certitude qui caractérise en général, presque toujours d’ailleurs, ses prises de position. C’est vrai que n’est Cheikh Yérim Seck qui veut.
Oui, n’est pas Cheikh Yérim Seck qui veut, ce grand journaliste, cet éminent spécialiste en géopolitique qu’il enseigne périodiquement dans une certaine académie en France, qui en compte pourtant des milliers. Cependant, le très modeste inspecteur de l’enseignement élémentaire que je suis va se permettre de mettre en doute certaines de ses affirmations ou, du moins, va lui en demander des précisions pour courir moins de risques. Quels sont ces candidats-là, certainement recalés, sûrement d’ailleurs, s’ils existent réellement hors de l’imagination de notre éminent journaliste, qui ont eu recours contre la validation de la candidature de Bassirou Diomaye Faye ? Je reconnais sincèrement que cet épisode m’a échappé. Je ne prétends point qu’il n’a pas raison, mais je souhaiterais simplement qu’il m’en cite quelques-uns et me précise comment leur recours s’est terminé.
Je reste aussi sceptique, vraiment sceptique quand il affirme que, pour les mêmes raisons juridiques, Bassirou Diomaye Faye devrait être éliminé au même titre qu’Ousmane Sonko. Je suis profane en la matière, mais je crois quand même que notre Seigneur m’a doté du bon sens qui ne me laisse croire n’importe quoi. L’élimination d’Ousmane Sonko, même particulièrement injuste, voire scandaleuse peut se comprendre, même difficilement, très difficilement pour quelqu’un qui a suivi de près cette plainte-bidon de Mame Mbaye Niang, dont la place serait aujourd’hui carrément en prison ou en train de raser les murs. Ousmane Sonko était donc condamné à six mois d’emprisonnement avec sursis, et n’était plus donc ni électeur, ni éligible pendant cinq longues années. Quant à Bassirou Diomaye Faye, que notre éminent journaliste ne doit pas beaucoup aimer, il n’a pas été jugé et bénéficiait donc, jusqu’à preuve du contraire, de la présomption d’innocence. Que notre spécialiste en géopolitique et en droit nous explique donc sur quelle base juridique « ses amis » devraient se fonder pour l’éliminer ? Peut-être, quand il s’agit d’un Ousmane Sonko ou d’un Bassirou Diomaye Faye, il ne croit plus à la présomption d’innocence ?
Papa Ngagne Ndiaye passa à une question, celle-ci « Vous aviez affirmé avec force que pour l’élection présidentielle du 25 février 2024, aucun candidat ne pouvait passer dès le premier tour. » Pour toute réponse, il évoqua tous les sondages qui le montraient, comme si tous les sondages étaient infaillibles. Mais là où le peu que je représente par rapport à son éminente personnalité prend son courage à deux mains pour lui dire qu’il raconte manifestement des histoires et il le sait, c’est quand il a le toupet d’affirmer – il affirme toujours – que, si Bassirou Diomaye Faye a gagné, c’est parce que Bennoo bokk yaakaar n’a pas été à l’élection. Et il continue son cinéma : si BBY s’était impliqué, avec toute la force qu’elle représente, et surtout avec à sa tête le président-politicien, il n’y aurait point de victoire au premier et Diomaye n’aurait jamais 45%. Cela, tout le monde le sait, ajoute-t-il comme pour s’en convaincre lui-même.
D’où lui vient cette certitude – encore une ? Des sondages se sont succédé jusqu’au tout dernier moment, pendant qu’il ne restait que quelques jours pour que l’élection ait lieu. Forcément, à ce moment-là, le président-politicien a fait ses propres sondages, étant alors pour lui impensable de s’en passer. Pourquoi alors attendre le 3 février, la veille du démarrage de la campagne électorale à laquelle tous les candidats s’étaient déjà préparés, pour prendre la grave décision qui avait surpris tout le monde jusqu’aux membres de sa propre coalition, pour reporter l’élection présidentielle ? Et, entre le 3 février et le 24 mars 2024, date qu’il a été finalement obligé de fixer, toutes les manœuvres dont il était coutumier s’étant révélées cette fois-ci sans effets escomptés. Waaw, s’il était sûr qu’en mobilisant toute la coalition BBY derrière son candidat et qui qu’il soit, il gagnerait l’élection, pourquoi ne l’a-t-il pas organisée pour l’emporter sans bavure ? Des gens sont même allés jusqu’à avancer la plus sotte des idées, celle que le président-politicien travaillait plutôt pour la victoire de Bassirou Diomaye Faye c’est-à-dire, finalement, celle d’Ousmane Sonko. Ce président-politicien qui a mobilisé pendant trois lourdes années tout l’État du Sénégal, avec pour seul objectif d’éliminer coûte que coûte son principal rival, plus exactement son pire ennemi Ousmane Sonko de l’élection du 25 février 2024, s’employer tout d’un coup, comme par enchantement, à travailler pour la victoire de son candidat ! Je ne m’attarderai vraiment pas sur de telles idioties.
Pour revenir aux certitudes du célèbre journaliste, de l’éminent juriste et brillant spécialiste en géopolitique, celle surtout que « su Bennoo Bokk yaakaar xacandoo woon, doorando woo »1, il n’y aurait jamais eu de victoire au premier tour, et son « ami » Bassirou Diomaye Faye, candidat de son autre « ami » Ousmane Sonko, n’aurait pas eu à son compte 45% des suffrages exprimés. Ce Cheikh Yérim Seck n’a aucun respect pour nous et nous prend, finalement, pour des moins que rien, incapables de faire la part entre le mensonge et la vérité, entre la bonne graine et l’ivraie. Nous ne serions même pas dotés d’un peu de bon sens. Avec nous donc, il peut se permettre de tout raconter, avec certitude, réelle ou cachée. Oublie-t-il déjà les très importantes élections législatives du 31 juillet 2022 ? Le président-politicien et sa coalition s’y étaient employés corps et âme, n’hésitant même pas à recourir aux basses manœuvres dont ils nous ont toujours habitués. Á l’arrivée, ils se retrouvent, difficilement, avec 82 députés sur 165. Ce qui ne leur garantissait pas la majorité, qu’ils finiront par s’assurer avec le coup de pouce de l’imprévisible Papa Diop.
Pour revenir aux certitudes du célèbre journaliste, de l’éminent juriste et brillant spécialiste en géopolitique, celle surtout que « su Bennoo Bokk yaakaar xacandoo woon, doorando woo »1, il n’y aurait jamais eu de victoire au premier tour, et son « ami » Bassirou Diomaye Faye, candidat de son autre « ami » Ousmane Sonko, n’aurait pas eu à son compte 45% des suffrages exprimés. Ce Cheikh Yérim Seck n’a aucun respect pour nous et nous prend, finalement, pour des moins que rien, incapables de faire la part entre le mensonge et la vérité, entre la bonne graine et l’ivraie. Nous ne serions même pas dotés d’un peu de bon sens. Avec nous donc, il peut se permettre de tout raconter, avec certitude, réelle ou cachée. Oublie-t-il déjà les très importantes élections législatives du 31 juillet 2022 ? Le président-politicien et sa coalition s’y étaient employés corps et âme, n’hésitant même pas à recourir aux basses manœuvres dont ils nous ont toujours habitués. Á l’arrivée, ils se retrouvent, difficilement, avec 82 députés sur 165. Ce qui ne leur garantissait pas la majorité, qu’ils finiront par s’assurer avec le coup de pouce de l’imprévisible Papa Diop.
Ils perdraient d’ailleurs nettement la majorité, si les élections s’étaient déroulées dans la transparence la plus totale. Ce qui était loin, très loin d’être le cas. On se rappelle que, à la volonté exprimée par le représentant de la Coalition Yewi Askan wi de vérifier les procès-verbaux venant de la Région de Matam, le président de la Cour d’Appel de Dakar aurait opposé catégoriquement une fin de non-recevoir. Pourtant, ce qui se passe habituellement dans cette région en matière de tricheries de toutes sortes lors des différentes élections n’est plus un secret pour personne. En tout cas pas pour les observateurs tant soit peu avertis. Si on y ajoute l’invalidation de la liste des titulaires présidée par Ousmane Sonko qui, s’il était vraiment candidat, Bennoo et son président se retrouveraient dans de bien plus grosses difficultés. Je me pose finalement deux questions : Cheikh Yérim Seck connaît-il réellement les Sénégalaises et les Sénégalais ou est-il carrément malhonnête ? Je crois plutôt à la réponse (positive) de la seconde. Le spécialise en géopolitique doit quand même savoir que la majorité du peuple sénégalais avait carrément tourné le dos à l’immonde gouvernance qui nous a empesté l’existence depuis le 1er avril 2000 et était prêt à s’en débarrasser définitivement, comme il l’a fait le 24 mars 2024. Depuis le début de février 2021, et, en particulier, après le 3 février 2024, le sort Bennoo Bokk Yaakaar et son mentor de président-politicien-prédateur était scellé : ils ne pouvaient plus rien gagner au Sénégal.
La liste des candidats titulaires de leur coalition invalidée, Ousmane Sonko a pratiquement parcouru une bonne partie du pays, apportant son appréciable soutien à ceux et à celles de leur liste de suppléants, dont nombre d’entre eux reconnaissent lui devoir leur élection ou, tout au moins, sa contribution décisive. Cheikh Yérim Seck veut nous faire avaler que, du 31 juillet 2022 au 25 février 2024, Bennoo et son président-politicien-prédateur ont gagné une popularité qui pouvait leur permettre de remporter cet important scrutin !
Il ne fait point aucun doute qu’ils n’y croyaient pas un seul instant, pratiquement tous les sondages qu’ils passaient leur temps à organiser leur indiquant leur très probable défaite et la victoire presque sûre d’Ousmane Sonko, s’il était candidat. Leur victoire était d’autant plus impensable qu’à partir du 3 février 2024, même ceux et celles de nos compatriotes qui ne connaissaient pas suffisamment le président-politicien-prédateur, ont commencé à découvrir son vrai visage, son visage hideux, en même temps que les scandales les plus graves qui ont jalonné sa longue gouvernance opaque. On peut en citer seulement, parmi des dizaines et des dizaines d’autres, celui qui a entouré la gestion des mille milliards de la Covid19. Comment, dans ces conditions-là, notre éminent journaliste veut-il nous convaincre que ces hommes et femmes qui ont pillé sans état d’âme nos maigres ressources et profondément terni le blason de nos valeurs cardinales pouvaient remporter la plus petite des victoires le soir du 25 février, finalement du 24 mars 2024 ?
Papa Ngagne Ndiaye en vient finalement au livre dont la rédaction expliquerait sa relative longue absence du pays, au moment où, pourtant, les gens attendaient ses pertinentes analyses. Il expliqua longuement les raisons qui l’ont amené à préférer ce livre qui rendait hommage à notre bien aimé Prophète Mouhamad (PSL) à la place du tome 2 Macky Sall face à l’histoire2. Un livre dont tout musulman, toute musulmane devrait se réjouir même si, dans certaines de ses explications, on peut avoir des réserves, et les « sachants » que compte notre pays en grand nombre en auront sûrement. Même le profane que je suis en a au moins une : quand il a révélé son idée de rédiger le livre sur notre bien aimé Prophète (PSL), un certain chef religieux ou prétendu tel l’a appelé pour lui dire d’abandonner toute autre idée car, tout ce qu’il réalisera d’autre que le livre sera nul et sans effet. Quand même ! Supposons un grand groupe de distingués professeurs de médecine qui travaillent depuis plusieurs années sur une très grave maladie emportant chaque années de nombreux morts, trouvent enfin des remèdes la rendant beaucoup moins mortelle ! Ce sera donc nul et sans effet, s’ils publient un livre pour faire part de leur importante découverte ! Jusqu’à preuve du contraire, je doute que ce soit un chef religieux qui lui ait donné une telle information ou, si c’est vraiment le cas, ce chef religieux devrait revoir sa copie, si je puis m’exprimer ainsi.
Pour revenir rapidement à la raison, à sa raison qui expliquerait son absence du territoire national, il s’exprime en français et en walaf en ces termes : « Les politiciens peuvent passer leur temps di xeex, di xuloo, di am dépenses. Da niouy luxuss xaalis. Mane mi dul luxus xaliis, faww ma ligèey. » La partie en walaf pourrait être traduite ainsi : « Les politiciens peuvent passer leur temps à polémiquer, à se crêper les chignons et gagner ainsi la dépense quotidienne, n’hésitant même pas à aller jusqu’à se retrouver avec de l’argent qui leur tombe du ciel comme par enchantement, de l’argent qu’ils auraient eux-mêmes inventé par des moyens ‘’spirituels’’ ». Et il poursuit : « Man mi dul luxus xaalis, faww ma liguèey. » Ce qui veut dire que lui qui est incapable de gagner de l’argent dans ces conditions-là, il n’a d’autres choix que de travailler.
Cheikh Yérim Seck nous prend vraiment pour des moins que rien. Ces politiciens dont ils parlent ici avec ironie, même avec irrespect, n’a-t-il pas fait un long chemin avec eux pendant de longues années, les défendant bec et ongles, allant jusqu’à prendre tout le temps qu’il faut pour rédiger et publier au moins deux livres, pour nous vendre deux d’entre eux. Deux qui ne sont pas, à mes yeux tout au moins, des références en matière de droiture, de vertu, d’équité. Et la question que je ne peux pas m’empêcher de lui poser ici, est celle-ci : peut-il nous jurer ici sur le Saint Coran – je crois quand même qu’il y croit – qu’il n’a jamais profité de largement de cet argent dont l’origine est vraiment bizarre ? De l’argent gagné dans les conditions qu’il a décrites !
Papa Ngagne revient sur une question qu’il pose avec beaucoup d’insistance, celle-ci : Ousmane Sonko déclare souvent qu’il fait de notre Prophète bien aimé (PSL) sa référence. Qu’en penses-tu ? Et notre éminent journaliste de répondre, d’abord en langue nationale walaf : « Yonnête bi, booko bëge roy, faw nga am leadership. Kham nga loolou moy lane ? Mooy jëf. Fokk nga am leadership, le leadership étant une fonction de leader, une position dominante (c’est moi qui qui en donne une définition) ». Traduite en français la réponse peut signifier que quand on veut aimer notre Prophète (PSL), en faire une référence, il faut nécessairement avoir un leadership. A-t-on vraiment besoin d’avoir un leadership pour aimer notre Prophète, pour en faire sa référence ? Qu’a-t-il besoin de leadership un modeste compatriote qui, chaque jour après le travail, se met, seul dans sa chambre, au service de Dieu et de son Prophète (PSL) ? Il faut quand même savoir arrêter ! Et puis, pourquoi s’arrêter sur le fait qu’Ousmane Sonko fait de sa référence notre Prophète bien aimé (PSL) ? Quel est le musulman, le vrai, qui n’en fasse pas sa référence ? Quand même ! Walla book maa amul xamxam. ?
Il se lance ensuite longuement dans l’explication du contenu de son livre, nous laissant l’impression qu’il y a sur la vie de notre Prophète (PSL) des connaissances qu’il n’est pas donné au commun des mortels d’avoir. Il annonce enfin que le livre sera dédicacé et que ce jour-là, qui prendra six heures de temps sans désemparer et en louant les services d’une bonne partie de la presse, sera pour lui l’occasion d’expliquer aux populations qui est le Prophète Mouhamad (PSL). Cheikh Yérim Seck est-il devenu entre-temps une autre personne, une tout autre personne ? Réunir pendant six longues heures les Sénégalaises et les Sénégalais pour leur apprendre qui est le Prophète Mouhamad (PSL), dans ce pays de Serigne Touba Khadim Rassoul, El Hadj Malick Sy, El Hadj Rawane Ngom, Serigne Abdoulaye Niasse et son précieux fils Serigne Ibrahima Niasse dit Baay ainsi que de nombreux autres ! Ce pays où nous comptons de grands érudits comme les Serignes Matar Kébé de Tivaouane, Rawane Mbaye, Alioune Sall, Amadou Rifaye Mbacké, Momar Diagne de Louga et des dizaines, des centaines, voire des milliers d’autres qui nous en apprennent chaque jour un peu plus sur notre bien aimé Prophète (PSL), le meilleur des hommes que notre Seigneur nous a fait l’honneur de nous choisir ! Il faut quand même savoir arrêter ou- tout au moins, s’imposer une limite.
Notre éminent journaliste, juriste émérite et spécialiste reconnu en géopolitique me pose encore plus problème quand Papa Ngagne lui a posé une question sur la victoire éclatante et sans bavure de Bassirou Diomaye Faye. Sa réponse a vraiment failli me faire tomber à la renverse. Même s’il ne l’aime pas et il ne l’aime pas du tout, il ne doit quand même pas perde de vue qu’il est devenu président de la République, par la volonté du Seigneur qui a indiqué au peuple Sénégalais la voie à suivre, celle nous ayant débarrassé définitivement de la détestable gouvernance de cette famille dite libérale.
Papa Ngagne, apparemment pressé, lui pose la question de savoir ce qu’il pense des 100 jours du nouveau gouvernement. Là quand même, il fit une réponse responsable, celle qu’en 100 jours, on ne devrait pas pouvoir raisonnablement les juger déjà. Pape insiste pour qu’il dise ce qu’il pense de leurs promesses, notamment ce fameux appel à candidatures et le népotisme dans certaines nominations. Il répond en s’appuyant sur Oumar bin Khatab et son fils et en conclut, en direction d’Ousmane Sonko qui fait de notre Prophète (PSL) sa référence, que « népotisme dou l’Islam, favoritisme dou l’Islam » ? En français, « le népotisme et le favoritisme ne sont pas agréés par l’Islam ». C’est notre éminent journaliste qui répond ainsi avec force à cette question, comme s’il n’a pas fait un long compagnonnage avec le président-politicien Jr comme d’ailleurs avant lui, avec son prédécesseur et sosie. Pourtant, ces deux-là ont symbolisé le népotisme et le favoritisme les plus dégueulasses pendant les vingt-quatre trop longues années qu’ils ont passées à la tête du pays. Évidemment, comme le second, il pense que nous Sénégalais et Sénégalaises, avons du mal à nous souvenir de notre dîner de la veille. En d’autres termes, nous oublions vite, jusqu’aux événements les plus nocifs pour nos futures générations.
Le spécialiste de géopolitique ajoute quand même qu’il leur pardonne certaines erreurs car, ce ne sont que des inspecteurs des impôts, des inspecteurs kesse, c’est-à-dire que tous nos compatriotes qui dirigent le pays depuis le 24 mars dernier, sont tous des inspecteurs des impôts, rien que des inspecteurs des impôts. Je ne m’attarderai pas sur cette autre affirmation, cette autre certitude. Je laisse le soin aux lecteurs d’apprécier. Et il ne s’arrête pas en si bon chemin. Ce serait trop généreux de sa part. Selon lui, ces inspecteurs, tous ces inspecteurs n’ont jamais été chefs de section, chefs de service, directeurs, encore moins ministres. Ils n’ont jamais assisté à un conseil interministériel, encore moins à un conseil des ministres. Donc, conclut-il, ils ne savent rien de ce qu’ils disent quand ils parlent. Je ne m’attarderai pas non plus ici. Pour en arriver à cette certitude, il connaît donc tous les inspecteurs que comptent nos nouveaux gouvernants et a suivi pas à pas leur cursus et pendant de longues années ! Le petit inspecteur de l’enseignement à la retraite que je suis finira par ne plus croire qu’il mérite le titre d’analyste politique qu’on lui colle à la peau, parfois trop facilement.
Papa Ngagne lui a posé de nombreuses autres questions, notamment celles sur de la reddition des comptes, sur les marchands ambulants, etc. Á propos de ces marchands ambulants, il estime qu’on peut leur trouver des solutions. Et il donne l’exemple des pays développés qui construisent de jolis centres commerciaux. D’accord avec lui, mais dans ces pays, il y a de l’espace. Pour le nôtre pays, il donne l’exemple de notre fameux TER qui passe par plusieurs gares et qui a réglé le problème de la mobilité. Le long de ces gares, on peut construire de beaux centres commerciaux et y déplacer les marchands ambulants, poursuit-il. Connaît-il réellement note pays celui-là ? Quels espaces trouve-t-on le long de ces gares pour construire des centres commerciaux où seraient transférés tous les marchands ambulants ? Et, puis, oser affirmer, avec la même certitude, que le TER a réglé le problème de la mobilité à Dakar ! C’est terrible. Vit-il vraiment dans le même que nous, avec le même fameux TER ?
Ce texte est déjà long, trop long, mais je ne peux passer sur les conseils qu’il croit en mesure de donner à Bassirou Diomaye et à Sonko. Et il commence, sûr de lui : « Ousmane sonko ak Jomaay, maa ngi lèene di digël jamono bi ni muy doxe léegi : France Dégage, waxu xale la, ci jamono bii ». Autrement dit, je leur apprends comment marche le monde d’aujourd’hui. Des slogans comme « France dégage », ce sont des enfantillages. D’abord, il n’a jamais entendu ni Diomaye, ni Sonko, faire publiquement cette déclaration. « Frappe dégage », c’est le nom du mouvement de Guy Marius Sagna. Ses deux « amis » à qui il prodigue « généreusement » des conseils disent à haute et intelligible voix, leur volonté de retrouver la souveraineté de leur pays : souveraineté politique, alimentaire, militaire, etc., surtout par les temps qui courent. N’est-ce pas le Général de Gaulle qui disait dès les années 58, si mes souvenirs sont exacts, que « les États n’ont pas d’amis, ils ont des intérêts ». Et depuis lors, ces pays d’Europe comme d’Amérique du Nord défendent leurs intérêts, et surtout sur nos dos de pauvres Africains. N’avons-nous pas le droit de défendre les nôtres ? Les deux « amis » du grand journaliste n’appellent qu’à cela. Qui peut le leur reprocher ?
Aucun d’eux n’a déclaré nulle part qu’il dégage la France au profit de la Russie par exemple. La Russie de Vladimir Poutine ! Maradaïtaali ! Dieu nous en garde ! Ce qu’ils disent haut et fort est connu de tous : leur pays reste ouvert à tous les autres qui souhaitent venir travailler avec nous, mais avec la seule condition que le partenariat soit un partenariat gagnant-gagnant. Qui peut le reprocher raisonnablement. Yérim Seck ne s’en arrête pas là et poursuit ses conseils qui n’ont vraiment aucune chance d’être suivis par ses deux très « chers amis ». « Si nous avions tout, sunu manoon sunu bopp, se débarrasser de la France serait idéal », dit-il. Et il se laisse aller à ce qu’il voulait vraiment dire, ce qui le préoccupe réellement et qui n’a rien à voir avec l’intérêt du Sénégal. En voici quelques idées : « Aujourd’hui, si nous avons des divergences avec France, ce pays y mêle les USA qui y mêlent eux-mêmes la Banque mondiale, le FMI et toutes les institutions de financements. Si tu vas prendre la Russie, Joe Biden va dire : pas de frontières entre la France et les USA. Seul l’Océan atlantique les sépare. Tu crois que les USA accepteront la présence de la Russie au Sénégal, avec ses armes qui font face aux USA ? La Russie a le PIB de l’Espagne ? Liy Njarignu aduna bi nekkul Russie (l’intérêt du monde n’est pas en Russie). Qui y a-t-il dans les pays qui sont liés à lui (les trois pays du Sahel), s’est-il posé la question ? » Waaw, qui lui a dit que nous allons rompre avec la France pour la remplacer par la Russie De Vladimir Poutine ?
Je termine par son dernier conseil qui m’a laissé vraiment pantois, le cœur gros d’ailleurs car il existe nombre d’autres bizarreries dans les différentes réponses qu’il a données à Papa Ngagne Ndiaye et que j’aurais souhaité aborder. D’abord il a manqué carrément de courtoisie, de respect à Bassirou Diomaye Faye qui est quand même devenu président de la République depuis le 2 avril 2024 et dont il dit sans état d’âme qu’il avait le plus faible profil des candidats, qu’il n’a pas de programme et ne sait même pas parler. Le plus faible profil qui a pourtant brillamment gagné l’élection dès le premier tour et laissant loin derrière le candidat de Bennoo Bokk yaakaar, son ami ou celui qu’il présente comme tel.
Ces derniers mots sont aussi renversants. Selon lui, encore lui, « le premier pays que Diomaye Faye devrait visiter, ce sont les USA ». Et, dès après son élection définitive, avant même de présenter serment, il devait appeler l’ambassadeur des USA dans un restaurant discret, pour lui tenir ce langage : « Moi, je suis jeune, très jeune, né après les indépendances. Je me fous éperdument de la France qui ne me préoccupas du tout » Pas seulement : il l’assurera aussi qu’il n’a le complexe de la colonisation de la France, colonisation qui préoccupe les autres, mais qui n’est pas son problème, lui, le tout nouveau président. Il ira plus loin encore en faisant dire au tout nouveau président ceci, et en direction de l’ambassadeur des USA : « Tout le monde se détache de la France aujourd’hui, plus personne ne l’aime, au contraire des USA. Organise-moi toute de suite un voyage pour ton pays. Je veux que Biden me reçoive et m’emmène à Denver à New York, Delaware à son ranch ». Et il continue ses conseils qui ne nous honorent pas du tout : Tu prêtes serment et le lendemain tu prends l’avion pour Washington et tu dis au président Biden : « Président : écoute-moi bien : le désordre que la Russie est en train d’organiser en Afrique, je m’en éloigne carrément. Mais la France ne peut pas régler le problème. Je ne crois plus à la France, c’est aux USA que je fais totale confiance. C’est par l’influence de votre pays que je veux gouverner le Sénégal et y entraîner l’Afrique. Rendez-moi fort et j’influence toute l’Afrique et tout marchera comme sur des roulettes ! »
Ces derniers mots sont aussi renversants. Selon lui, encore lui, « le premier pays que Diomaye Faye devrait visiter, ce sont les USA ». Et, dès après son élection définitive, avant même de présenter serment, il devait appeler l’ambassadeur des USA dans un restaurant discret, pour lui tenir ce langage : « Moi, je suis jeune, très jeune, né après les indépendances. Je me fous éperdument de la France qui ne me préoccupas du tout » Pas seulement : il l’assurera aussi qu’il n’a le complexe de la colonisation de la France, colonisation qui préoccupe les autres, mais qui n’est pas son problème, lui, le tout nouveau président. Il ira plus loin encore en faisant dire au tout nouveau président ceci, et en direction de l’ambassadeur des USA : « Tout le monde se détache de la France aujourd’hui, plus personne ne l’aime, au contraire des USA. Organise-moi toute de suite un voyage pour ton pays. Je veux que Biden me reçoive et m’emmène à Denver à New York, Delaware à son ranch ». Et il continue ses conseils qui ne nous honorent pas du tout : Tu prêtes serment et le lendemain tu prends l’avion pour Washington et tu dis au président Biden : « Président : écoute-moi bien : le désordre que la Russie est en train d’organiser en Afrique, je m’en éloigne carrément. Mais la France ne peut pas régler le problème. Je ne crois plus à la France, c’est aux USA que je fais totale confiance. C’est par l’influence de votre pays que je veux gouverner le Sénégal et y entraîner l’Afrique. Rendez-moi fort et j’influence toute l’Afrique et tout marchera comme sur des roulettes ! »
Enfin, conclurat-il, « Affiche-toi avec Biden et tout le monde aura besoin d’avoir des relations avec toi ! Tu porteras ainsi haut le flambeau, à un niveau où aucun autre président ne l’a fait avant toi et Biden va appeler immédiatement le Congrès et lui demander de dégager 500 millions de dollars pour le Sénégal, pour la défense de notre sécurité !
Conseiller ainsi à notre nouveau président d’aller se jeter dans les bras de Biden, peut-être de ceux du délinquant Trump (puisque il peut bien être le prochain président des USA) pieds et mains liés ! Cet analyste vit-il le même monde que nous vivons ? Qui le prendra désormais au sérieux ? Conseiller à notre tout nouveau président d’aller se mettre carrément sous la coupe du président des USA et qui qu’il soit, et ignorer le reste du monde ! Ce pays a-t-il vraiment notre temps. N’a-t-il pas d’autres chats à fouetter, surtout avec ce BRICS déjà élargi à cinq nouveaux membres (Éthiopie, Arabie saoudite, Émirats arabes unis, Iran, Égypte) et qui pourra, à la longue, représenter un réel danger pour lui ?
Les États-Unis d’Amérique ! Ce pays qui a mis Cuba en embargo impitoyable total depuis au moins le début de l’année 1962 ! Ce pays que les indochinois ne seront pas prêts d’oublier avec leur napalm, terrible arme de destruction et de terreur, et dont les ravages continuent de s’y faire sentir ! Les USA ! Ce pays qui a envahi et ravagé deux fois l’Irak de Saddam Hussein, en 1990-1991 comme en mars 2003, la deuxième invasion partie d’un gros mensonge : la détention par Saddam Hussein d’armes de destruction massive. ! Enfin, pour ne m’arrêter que sur ce dernier exemple, les USA ! Ce pays qui soutient sans faille les pires crimes d’Israël contre les pauvres Palestiniens, avec une bande de Gaza rasée au quotidien avec des milliers et des milliers de morts, surtout de femmes et d’enfants et qui laissent la communauté internationale pratiquement indifférente ! Donc, ce Cheikh Yérim Seck conseiller à notre tout nouveau président de la République à tourner le dos au reste du monde et à aller livrer notre pays pieds et mains liés à ces fameux USA dont, en novembre prochain, le délinquant Donald Trump peut devenir le président de la République, ce même Donald Trump qui nous considérait, nous Africains, comme « des pays de merde ».
Pour en terminer enfin avec ce long texte, j’affirme, que de toutes les bizarreries que j’ai évoquées ici, je n’ai rien, rien inventé. Je n’ai ajouté ni un mot, ni retranché une seule virgule. C’est lui qui a tout dit. C’est bien vérifiable dans le lien de Faram Facce du 31 juillet 2024. Et, pour en terminer définitivement ces certitudes, il conseille à nos nouveaux dirigeants de se faire encadrer tant au plan de la communication que de l’utilisation de la langue française qu’ils parlent mal, au point de se faire comprendre difficilement par les partenaires qu’ils reçoivent. C’est terrible ! Ainsi, Ousmane Soko, Bassirou Diomaye Faye, le Dr Cheikh Tidiane, le Dr Abdourahmane Diouf, Balla Moussa Fofana, Moustapha Mbaba Guirassy, Babacar Ngom et de nombreux autres ne comprennent pas le français : il faut le leur apprendre. Comme si parler un français académique était note première préoccupation. Comment Cheikh Yérim Seck s’est-il permis un seul instant de tenir de tels propos ? Jouissait-il vraiment de toutes ses facultés ? La question mérite quand même d’être posée.
Je connaissais un peu Cheikh Yérim Seck et pensais qu’il était réellement un grand journaliste, un analyste politique de talent, même si j’étais loin d’être d’accord avec lui sur toutes ses certitudes. Mais, je ne pensais jamais qu’il pourrait en arriver là où il a été avec Papa Ngagne Ndiaye, pendant au moins deux bonnes heures. Dès deux choses l’une : ou il est réellement talentueux, ou il est carrément malhonnête. Les deux ne peuvent pas aller ensemble d’ailleurs. Le 31 juillet 2024, j’ai découvert un Cheikh Yérim Seck qui m’a confirmé dans ce que j’ai toujours pensé de lui. Malgré des apparences bavardes et trompeuses, il aura désormais de plus en plus de mal à nous convaincre que c’est le grand journaliste, l’analyste politique qu’il a toujours essayé de nous faire croire.
Dakar, le 6 août 2024
Mody Niang
Mody Niang