La presse privée sénégalaise n’est plus invitée à couvrir les activités du palais et de la primature. A la place des journalistes, nos confrères de la Rfm informent que ce sont des Tik Tokeurs et des médias amis qui assurent la communication du projet Pastef. Se basant sur ce constat, des professionnels des médias y voient une censure déguisée. C’est pour cela que certains d’entre eux se sont insurgés contre cet état de fait.
»Effectivement, ce constat on l’a fait dans notre rédaction. Au début, on leur accordait un peu le bénéfice des circonstances atténuantes parce qu’on se disait que c’est un régime qui vient d’arriver et qui a besoin de temps pour mettre en place les équipes. Malheureusement, au fur et à mesure, on s’est rendu compte qu’il y a une volonté délibérée de ne pas convier les médias classiques, de faire confiance aux Tik Tokeurs et aux influenceurs des réseaux sociaux et on a pris acte » , a relaté le rédacteur en chef du quotidien Enquête, Mor Amar, sur la Rfm.
Toutefois, il confirme une légère amélioration depuis quelques temps en ce qui concerne la présidence.
Une nouvelle presse pour le nouveau pouvoir
Le rédacteur en chef de 7 Tv, quant à lui, a estimé que ce n’est pas toute la presse qui est censurée. Selon lui, les tik tokeurs et autres médias sont bel et bien conviés.
»Je pense qu’il y a des médias qui ne représentent rien du tout et qui sont invités à couvrir les activités du palais et de la primature. Je ne vais pas citer leurs noms. Mais nous savons qu’il y a une certaine volonté manifestée aujourd’hui de vouloir mettre en place une nouvelle cartographie ou créer de nouveaux médias qui vont sans doute travailler et assurer la communication des nouvelles autorités », a déclaré le journaliste Sekou Diémé de la 7 TV.
Face à cette situation, Babacar Fall de la Rfm demande aux professionnels des médias de réagir.
»Le constat il est là : ni la présidence ni la primature ne nous invitent à couvrir leurs activités auxquelles assistent les médias publics. Ce n’est pas grave. Nous, on se débrouille pour essayer de couvrir à notre façon, de prendre les sons et les images par ci et par là, mais il faut que ça cesse. Ça ne peut plus continuer comme ça. On nous invite, on couvre, on ne nous invite pas, on ne couvre pas », s’offusque le journaliste.
Babacar Fall d’ajouter : »Il y a un autre aspect. Aujourd’hui, il nous est très difficile d’inviter un membre du pouvoir, du gouvernement ou un Directeur Général de société nationale dans nos émissions. Il nous faut du contenu dans nos émissions. Si les gens du pouvoir ne peuvent pas venir à nos invitations dans nos programmes, c’est simple: on invite l’opposition », conclut-il.