Ousmane Sonko déposera sa candidature à la présidentielle de février 2024 au Conseil constitutionnel du Sénégal, ont annoncé vendredi ses avocats, qui disent « faire confiance à la justice » face à un Etat cherchant selon eux à “l’écarter » du scrutin.
« Ousmane Sonko va déposer sa candidature au Conseil constitutionnel, qui est habilité à juger de sa candidature », a affirmé l’un de ses avocats, Saïd Larifou, lors d’une conférence de presse à Paris.
« On est certain que la candidature sera déposée et validée. Le Conseil constitutionnel est un organe juridictionnel et non politique », a-t-il poursuivi.
« Nous poursuivons notre travail d’avocats, jusqu’au stade final, au niveau de la procédure du Conseil constitutionnel, pour qu’Ousmane Sonko soit reconnu valable pour candidater », a confirmé Ousseynou Fall, du barreau du Sénégal, également présent à Paris.
« Nous faisons confiance à notre justice, à certains magistrats pour qu’ils rendent le droit », a-t-il encore commenté, louant « un vent nouveau soufflant au sein de la magistrature », où des juges « intègres, vertueux », veulent « rendre la justice au nom du peuple sénégalais ».
M. Sonko, personnage central d’un bras de fer de plus de deux ans avec l’Etat qui a donné lieu à plusieurs épisodes de troubles meurtriers, a jusqu’au 26 décembre pour déposer sa candidature et recueillir ses parrainages.
Déclaré coupable le 1er juin pour corruption de la jeunesse et condamné à deux ans de prison ferme, il a refusé de se présenter au procès et a été condamné par contumace.
L’opposant de 49 ans, emprisonné depuis fin juillet sous d’autres chefs d’inculpation, dont appel à l’insurrection, association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste et atteinte à la sûreté de l’Etat, dénonce ces affaires et les autres dans lesquelles il a été mis en cause comme des complots visant à l’écarter de la présidentielle.
Mi-décembre, un juge a relancé sa candidature en ordonnant sa réinscription sur les listes électorales, confirmant une décision rendue en octobre par le tribunal de Ziguinchor qui avait été cassée par la Cour suprême à la mi-novembre.
Mardi, un représentant de l’opposant a toutefois affirmé avoir été empêché à la Direction générale des élections de récupérer des fiches de parrainage, documents nécessaires à sa candidature.
lI existe « un refus délibéré d’appliquer des décisions de justice (…) jamais vu dans un Etat qui se dit de droit », a commenté Me Fall. Me Larifou a de son côté dénoncé un « harcèlement » de l’Etat sénégalais contre Ousmane Sonko visant à « l’écarter des élections de février ».