La Loi 2015- 052 du 18 Décembre 2015, en République du Mali, portant institution des mesures visant à promouvoir le genre aux fonctions nominatives et électives, souffre d’une application stricte sur le terrain. Aujourd’hui, le gouvernement de la transition du Mali, l’ambassade de la Grande Bretagne, le cabinet ACE-Conseil et les associations féminines telles REFAMP, COFEM et CAFO appelle à une nouvelle mobilisation des acteurs sociaux à interpeller les décideurs nationaux pour une application définitive de cette loi qui constitue l’une des alternatives pour inverser la tendance visant à corriger la faible représentation de la femme dans les instances de prise de décision.
L’adhésion de la société civile, la presse, les partis politiques à l’application des dispositions de la loi 052 permettra de garantir un quota de 30% des femmes dans les nominations aux institutions nationales et aux organes législatifs. Nous voulons que l’application de cette loi soit un gage des changements majeurs dans la reconnaissance de l’exercice des droits égaux, fondamentaux dans la construction de l’identité sociale des femmes et des hommes. Cela contribuera à prévenir ou à lutter contre les stéréotypes sexistes, à la protection de l’intégrité et de la dignité des femmes dans le développement du capital humain et dans l’allocation des ressources en faveur d’un développement économique, juste et équitable.
Si lors des élections communales de 2016 et les législatives avortées de 2020, le Mali a enregistré un progrès en terme de l’élection des femmes élues, une chose est de reconnaître que cette tendance a connu une baisse significative dans les décisions nominatives qui ont été prises après l’interruption de l’ordre constitutionnel. C’est pourquoi cette campagne de mobilisation vise à interpeller tous à faire bloc pour que les prochaines consultations électives telles les scrutins des députes à l’Assemblée nationale, des membres du Haut Conseil des Collectivités ou des Conseillers des Collectivités territoriales, qu’aucune liste présentée par un parti politique, un groupement de partis politiques ou regroupement de candidats indépendants ne doit être validée si elle ne respecte pas le quota de 30% ou 70% de femmes ou d’hommes.
Le Mali fait partie de la tranche des pays, où les femmes sont moins représentées dans les instances politiques. Il y a des pays en Afrique comme le Rwanda et le Sénégal qui exigent que les partis politiques veillent à ce qu’au moins la moitié de leurs candidats aux élections locales et nationales soit des femmes. Ces pays ont adopté il y a une décennie un système de quota obligatoire qui a engendré une augmentation considérable de la représentation des femmes ces dernières années. Au Sénégal, pays pourtant conservateur, avait 42,7% de femmes élues au parlement en 2012, et 47 % élues au niveau des collectivités locales en 2014. Autant de pratiques que les signataires de cette phrase « #oui à l’application stricte de la loi052 » encouragent au Mali pour relever le défi de la parité dans les prochaines élections qui marqueront le retour à l’ordre constitutionnel.
Ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation
ACE-Conseil
L’Ambassade de Grande Bretagne