La Section de recherches (SR), actionnée par le parquet de Dakar, mène l’enquête sur le supposé scandale de l’Office national de l’assainissement du Sénégal (ONAS). Selon Libération, le Procureur Ibrahima Ndoye, partant de la plainte du député non inscrit Thierno Alassane Sall, a demandé aux gendarmes de mener «une enquête exhaustive sur l’ensemble des faits allégués par les différentes parties».
Cette prescription du maître des poursuites laisse penser que le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Cheikh Tidiane Dièye, devrait être entendu au même titre que l’ancien directeur général de l’ONAS, Cheikh Dieng. Les deux hommes s’accusent mutuellement de pratiques peu orthodoxes à propos du marché de curage des canaux à Dakar et dans les autres régions.
Évoquant l’éventualité d’une audition du ministre par les enquêteurs, dans sa livraison de ce mercredi 4 septembre, Bès Bi fait le parallèle avec l’affaire du saccage des journaux L’AS et 24H Chrono en 2008. Farba Senghor, alors ministre des Transports aériens, était soupçonné d’être derrière cette expédition punitive. «Le Président Abdoulaye Wade n’avait eu d’autre choix que de démettre l’un de ses plus proches collaborateurs, par ailleurs chargé de la propagande du Pds. C’est ainsi qu’il [Farba Senghor] a été limogé le 28 août 2008», rembobine le journal du Groupe Emedia.
La même source relève «qu’ironie de l’histoire, c’est l’actuel ministre de la Justice, alors procureur de la République, qui avait signifié, lors d’une conférence de presse, être dans l’impossibilité d’entendre Farba en tant que ministre».
Bassirou Diomaye Faye imitera-t-il Wade afin de permettre à la justice d’entendre éventuellement Cheikh Tidiane Dièye ? L’avenir le dira.
La plateforme «Naay leer» milite plutôt pour une démission du ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, considérant que ce «serait un signal fort de la volonté du gouvernement à travailler de manière impartiale et équidistante pour l’éclatement de la vérité».