Une semaine après l’adoption par les membres du Conseil national de Transition du nouveau découpage administratif, les populations de Rharous dans la région de Tombouctou et Djebock dans la région de Gao étaient dans la rue pour protester contre ce découpage.
Le 20 février 2023, et sans surprise, les membres du Conseil national de Transition (CNT) ont adopté le projet du nouveau découpage administratif du Mali avec 127 voix pour, zéro contre et une abstention. Dans ce nouveau découpage administratif, le Mali compte désormais un district, 19 régions, 156 cercles, 466 arrondissements, 819 communes et 12 712 villages. Mais déjà ce découpage administratif fait couler beaucoup d’encre et de salive.
Les populations de Rharous dans la région de Tombouctou et Djebock dans la région de Gao ont annoncé d’ores et déjà rejeté la couleuvre à travers une gigantesque manifestation la semaine dernière pour réclamer l’érection de leur cercle en région et pour soutenir la Transition.
Le cercle de Gourma-Rharous est composé de 37 villages et 147 implantations et a été divisé en neuf communes rurales pour une population d’environ 100 000 habitants, constitués principalement de nomades touarègues et maures et d’agriculteurs songhay. Dans le plan initial, il devait être la 20e région administrative du Mali.
Idem pour les populations de Djebock récemment érigé en cercle. Elles ont aussi manifesté leur mécontentement contre ce nouveau découpage administratif dans la Commune de Anchawadj, expliquant que leurs doléances n’ont pas été prises en compte, dont la principale concerne l’augmentation du nombre d’arrondissements dans le cercle de Djebock. Djebock est une très vaste ville et les populations sont éparpillées. Pour les servir, il faut une administration de proximité.
L’autre hic de ce nouveau découpage administratif, c’est qu’il y a de nouveaux cercles qui n’ont même pas d’habitants pour ne pas dire des cercles fantômes car les populations sont des Nomades. L’autre difficulté de ce nouveau découpage administratif, c’est qu’avec les 8 régions initialement, nous n’arrivions pas à une opérationnalisation concrète et autonome. Avec les 19 régions, certaines avaient de la peine à être réorganisées souvent même les gouverneurs de ces nouvelles régions étaient à Bamako ou souvent deux gouverneurs partageaient une même zone comme le cas des gouverneurs de Taoudéni qui a pour résidence Tombouctou et celui de Ménaka à Gao.