« Ce n’est pas la première fois que le Conseil de sécurité est divisé. Mais c’est la pire. Le dysfonctionnement actuel est plus profond et plus dangereux », estime Antonio Guterres.
Le Conseil de sécurité a été notamment incapable de réagir face à l’invasion russe de l’Ukraine, en raison du véto de Moscou, et a peiné à parler d’une seule voix sur Gaza, déplore encore Antonio Guterres, pour qui le monde va mal et la paix est menacée.
« La paix est au cœur de tout ce que nous faisons. Pour des millions de personnes prises dans des conflits à travers le monde, la vie est un enfer mortel, quotidien et affamé. Un nombre record de personnes fuient leur foyer en quête de sécurité. Ils réclament la paix. Nous devons les entendre et agir. »
Multiplication des discours de haine
De Gaza à l’Ukraine, du Soudan à la République démocratique du Congo, du Yémen à la Birmanie, les besoins humanitaires mondiaux sont à un niveau record en raison de tous ces conflits, mais les financements ne suivent pas », a poursuivi Antonio Guterres.
Le secrétaire général de l’Onu a aussi dénoncé la multiplication des discours de haine.
« Nous avons également besoin de paix au sein des communautés. Partout dans le monde, nous voyons des communautés divisées par la montée des discours de haine, de la discrimination, de l’extrémisme et des violations des droits de l’Homme. L’antisémitisme, le sectarisme antimusulman, la persécution des communautés chrétiennes minoritaires et l’idéologie suprématiste blanche sont en hausse. L’autoritarisme se développe. L’espace civique se rétrécit. Les médias sont attaqués. La discrimination à l’égard des femmes et des filles et la violence fondée sur le genre sont les violations des droits de l’Homme les plus répandues dans notre monde. »
Changements climatiques
Antonio Guterres est aussi revenu sur le défi que constituent les changements climatiques.
« Nous devons également faire la paix avec la planète. L’humanité a mené une guerre qu’elle ne peut que perdre : notre guerre avec la nature. C’est un combat fou à mener. »
Parmi les changements « dont le monde a vraiment besoin », Antonio Guterres a répété son appel à des réformes majeures du Conseil de sécurité et du système financier international.
Il encourage les gouvernements à saisir l’occasion du Sommet de l’avenir qui aura lieu en septembre à New York, en marge de l’Assemblée générale, pour débattre de toutes ces questions.
Auteur: Georges Ibrahim Tounkara, Avec agences