L’Alliance des Syndicats autonomes de la Santé (ASAS)-AND GUEUSSEUM plaide la démédicalisation du système de santé. C’est un impératif selon l’entité qui prend ainsi le contre-pied du Syndicat autonome des médecins du Sénégal (Sames) suite à la nomination d’un économiste à la tête de la division de la lutte contre le Sida.
À travers un communiqué, ce vendredi, le Directoire se désole de la levée de boucliers suscitée par le remplacement d’un Professeur agrégé par un économiste de la Santé à la tête d’une division. « C’est comme si on était dans une clinique médicale ou dans un ministère de la médecine ou des médecins », décrit AND Gueusseum qui ajoute: « qu’au demeurant, l’insulte grave à la science, le pied de nez à la République, c’est de voir un Professeur agrégé, à la faveur d’une note de service, occuper le poste de chef de division au sein du Ministère de la Santé et de l’Action Sociale en dépit de ses compétences incontestées de chercheur et de formateur ».
En plus, se demande-t-il, qu’est ce qui justifie dans un ministère de la Santé et de l’Action sociale, que tous les hauts cadres non médecins soient relégués à des fonctions ou tâches de deuxième ligne même s’ils remplissent toutes les conditions d’éligibilité si ce n’est le népotisme et le corporatisme qui ont longtemps gangréné le système ? »
Ces syndicalistes trouvent qu’il est inconcevable que, dans un pays frappé par un gap extrêmement important de médecins, surtout de spécialistes, de voir une pléthore de gestionnaires se tourner les pouces pendant que des médecins (Bac + 7, + 5) se rétrogradent et se reconvertissent en gestionnaires (Bac+5) privant ainsi des populations de prestations de qualité supérieure.
Par ailleurs, dans sa posture républicaine, And Gueusseum dit soutenir toute initiative des autorités en perspective d’un changement de paradigmes favorisant une santé plus préventive que curative y compris une transmutation des acteurs et leaders.
Mieux, elle réitère sa demande d’abrogation du décret 2023-1321 du 20 avril 2023 portant organisation du MSAS pour le rétablissement des Directions régionales de la Santé et de l’Action Sociale, accord obtenu après d’âpres luttes, que le ministre sortant a remis en cause par pur corporatisme. « Ce ministère est celui de la Santé et de l’Action sociale et exige de chacun et de tous un engagement permanent, des sacrifices dans une solidarité insondable pour le mieux-être des populations », rappelle l’Asas.