Au Nigéria, Napoléon Akpos, un homme de 54 ans a épousé une petite fille de 4 ans le 26 décembre 2023, à Bayelsa, dans la communauté Akeddei. Ce mariage a provoqué une levée de boucliers chez les organisations de défense des droits des enfants, de cet état du Sud du Nigeria. Elles sont montées au créneau pour dénoncer une union « horrible, illégale et criminelle ».
Elle tombait régulièrement malade
Du côté des principaux concernés, on ne voit pas les choses sous le même prisme. Invités à s’expliquer devant les autorités de Bayelsa, les parents de l’enfant et le chef traditionnel des Akeddei, ont indiqué que leur but était de sauver l’enfant. En effet, selon leurs dires, la petite fille qui tombait régulièrement malade, aurait laissé entendre qu’elle était mariée à l’homme de 54 ans, dans une vie antérieure. Mais ce dernier serait décédé mystérieusement.
Pour le retrouver, elle a voyagé de ménage en ménage, naissant dans des familles différentes. L’enfant aurait également ajouté qu’elle poursuivrait son voyage si on ne la laissait pas épouser l’homme de 54 ans. La cérémonie traditionnelle dénommée « Koripamo » dans la communauté Akeddei, a donc été organisée pour éviter le pire.
L’homme a payé une somme symbolique afin de « sauver l’enfant » des griffes de la mort . Les parents de la petite fille précisent que le quinquagénaire n’est pas tenu d’épouser l’enfant quand elle aura ses 18 ans. Il en est de même pour la petite fille qui pourra en son temps jeter son dévolu sur l’homme de son choix.
« Evènement ignoble »
En tout cas, la Fondation Do, l’une des ONGs de défense des droits des enfants, ne l’entend pas de cette oreille. Dans une déclaration, elle a invité le gouvernement de Bayelsa, à arrêter toutes les personnes impliquées dans cet « évènement ignoble » et à les poursuivre en justice.
Elle rappelle au gouvernement du Bayelsa qu’une loi en vigueur « criminalise les mariages et fiançailles d’enfants ». Réagissant à cette déclaration, les autorités de cet état du Sud du Nigeria ont promis de prendre les mesures nécessaires pour « sauver l’enfant ». Pour elles, ce mariage basé sur la tradition et les coutumes est « illégal ».