La création de l’Alliance des États du Sahel ne laisse pas de marbre le président en exercice de la Cedeao, le Nigérian Bola Tinubu. Il en a fait cas hier dimanche 10 décembre, dans son discours d’ouverture de la 64e session ordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la Cedeao au State House Conférence Center à Abuja.
« Alliance fantôme »
Le locataire d’Aso Rock a utilisé des termes peu élogieux pour qualifier cette alliance constituée par les putschistes du Mali, du Niger et du Burkina Faso.
« Il est important que nous examinions certains développements dans notre sous-région, y compris la décision de certains de nos membres sous régime militaire de lancer une « Alliance des États du Sahel ». Cette alliance fantôme et répressive semble destinée à détourner l’attention de notre quête mutuelle de démocratie et de bonne gouvernance qui auront un impact sur la vie de nos peuples. Nous refusons de nous laisser détourner de la poursuite des rêves, des aspirations et de la noble voie de l’intégration de la Cedeao tels qu’énoncés dans nos cadres institutionnels et juridiques » a assené Bola Tinubu.
Il a cependant réaffirmé l’impérieuse nécessité de « renouer le dialogue » avec ces pays « sous régime militaire », sur « la base de plans de transition réalistes et courts pour instaurer la démocratie et la bonne gouvernance ».
Une alliance de défense mutuelle
« De notre côté, nous devons être prêts à leur fournir un soutien technique et matériel pour garantir la réalisation de ces objectifs stratégiques », a-t-il ajouté.
Pour rappel, l’Alliance des États du Sahel est un pacte de défense mutuelle signé entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger, le 16 septembre dernier. Elle a également pour ambition de devenir une communauté économique et monétaire.