Le départ du diplomate était réclamé par les putschistes qui ont pris le pouvoir à Niamey. Emmanuel Macron, qui dans un premier temps a rejeté l’ultimatum des militaires, a finalement pris la décision de rapatrier Sylvain Itté.
L’annonce avait été faite par Emmanuel Macron dimanche lors d’une interview télévisée. L’ambassadeur de France au Niger a quitté le pays par avion ce mercredi matin, a appris Reuters de deux sources sécuritaires.
Le rapatriement de Sylvain Itté a lieu à l’issue d’un bras de fer avec la junte militaire qui s’est emparée du pouvoir le 26 juillet dernier à Niamey. Les militaires avaient ordonné l’expulsion du diplomate le 25 août dernier en réponse à des « agissements » de la France « contraires aux intérêts du Niger », lui donnant 48 heures pour quitter le pays.
« Pris en otage »
La France, qui ne reconnaît pas l’autorité des putschistes, avait rejeté cette requête en estimant que l’agrément de l’ambassadeur émanait des seules autorités nigériennes élues.
Quelques jours avant l’annonce du rapatriement, Emmanuel Mcron avait dans un premier temps expliqué que l’ambassadeur était pris en « otage » par les militaires au pouvoir et ne se nourrissait plus que de « rations militaires ».
L’ambassadeur Sylvain Itté n’a « plus la possibilité de sortir, il est persona non grata et on refuse qu’il puisse s’alimenter », avait martelé Emmanuel Macron. Interrogé sur un éventuel rapatriement de l’ambassadeur à Paris, le chef de l’Etat avait alors réitéré : « Je ferai ce que nous conviendrons avec le président Bazoum (renversé par les putschistes, ndlr) parce que c’est lui l’autorité légitime et je lui parle chaque jour ».