Cinq soldats nigériens ont été tués dimanche par des « hommes armés », alors qu’ils assuraient la sécurité d’un convoi d’orpailleurs dans la zone désertique d’Arlit (nord) près de l’Algérie, ont rapporté lundi à l’AFP des sources sécuritaire et locale.
Selon une source sécuritaire, des hommes armés qui s’étaient mêlés au convoi ont d’abord « ouvert le feu » sur les militaires qui l’escortaient.
Ces derniers les ont poursuivis et sont « tombés dans une embuscade qui a fait cinq morts » parmi les soldats, a poursuivi cette source à l’AFP.
Le convoi visé se dirigeait vers la ville d’Arlit, après avoir quitté les sites aurifères artisanaux de Tchibarakaten 450 km plus au nord-est, près de la frontière algérienne, où des milliers de personnes extraient l’or de manière artisanale depuis 2014, a précisé cette source.
Un rescapé de l’attaque a confirmé au journal en ligne Aïr Info, basé à Agadez (nord), que les assaillants « lourdement armés » ont ouvert le feu sur le convoi puis que les militaires sont « tombés dans une embuscade ».
Cinq autres militaires ont été blessés, selon le journal.
« Plusieurs quantités d’or ont probablement été emportées » par les assaillants qui « apparemment étaient bien renseignés », a affirmé à l’AFP un élu local.
Les braquages et autres attaques contre des orpailleurs sont devenus fréquents dans la région d’Agadez, où des actes de banditisme persistent depuis la fin des deux rebellions touaregs (1991 à 1995 et 2007 à 2009), et alimentés par l’effondrement de l’Etat en Libye.
Le 12 avril 2022, quatre soldats de la Garde nationale (GNN) ont été tués par des hommes armés « non identifiés » dans le Djado, une zone aurifère dans la région d’Agadez, dans l’extrême-nord proche de la Libye.
Vastes étendues désertiques, les zones nigériennes frontalières de la Libye et de l’Algérie ne sont pas ciblées par les jihadistes, mais sont des corridors pour le trafic de migrants, d’armes et de drogues notamment vers l’Europe.
Elles abritent également des sites aurifères artisanaux qui attirent des milliers de nigériens et ressortissants de pays voisins.
Les autorités locales dénoncent souvent la « dégradation de la situation sécuritaire » sur les axes routiers où sévissent des bandes armés.
Les Etats-Unis surveillent notamment cette zone grâce à une importante base de drones située à Dirkou, proche de la Libye.