Le Niger est en deuil mardi après la mort de 29 soldats dans une attaque jihadiste, au moment où le régime militaire a accepté d’examiner une offre de médiation de l’Algérie pour une «solution politique» à la crise. L’attaque «combinant l’utilisation d’engins explosifs improvisés et de véhicules kamikazes par plus d’une centaine de terroristes» a visé un détachement des forces de sécurité, à Tabatol près de la frontière avec le Mali, d’après un communiqué du ministère de la Défense.
«Le bilan provisoire de cette attaque est le suivant : coté ami, 29 soldats sont tombés en héros, deux ont été gravement blessés», poursuit le texte qui précise que «plusieurs dizaines de terroristes» ont été tuées. Un deuil national de trois jours a été décrété.
Le Niger continue de faire face à des violences jihadistes récurrentes. Il s’agit du plus lourd bilan depuis l’arrivée au pouvoir des militaires, qui avaient justifié leur coup d’Etat du 26 juillet notamment par la dégradation de la situation sécuritaire. Mi-août, 17 soldats avaient été tués dans une attaque près de la frontière avec le Burkina Faso.
Médiation algérienne
Lundi après-midi, le ministère des Affaires Etrangères algérien a déclaré avoir reçu de la part de Niamey «une acceptation de la médiation algérienne visant à promouvoir une solution politique à la crise du Niger». Niamey a reconnu avoir «fait part de la disponibilité des autorités nigériennes à examiner l’offre de médiation de l’Algérie», selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Mais les militaires ont rappelé qu’ils entendaient rester maîtres du calendrier, en affirmant que la durée de la transition vers un régime civil serait fixée par un «forum national inclusif» au Niger, et non par un quelconque médiateur.
Si l’Algérie, influent voisin du Niger, n’a pas mentionné de durée de transition dans son communiqué de lundi, elle avait proposé fin août une durée de six mois sous la tutelle d’une «autorité civile dirigée par une personnalité consensuelle et acceptée par tous les bords de la classe politique».
Le 19 août, le nouvel homme fort du Niger, le général Abdourahamane Tiani, avait affirmé vouloir une transition de trois ans maximum. Et samedi soir, dans une interview à la télévision nationale, il a affirmé que le régime n’avait «pas le droit de passer cinq ans au pouvoir».