Négligence, incompétence ou comportements non éthiques/ Des déclarées mortes, revenantes à la vie…: Mythe ou réalité ?

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La certification des cas de décès est une sérieuse équation dans certains pays, dont le mali. Une multitude de personnes sont déclarées parfois, mortes. Alors qu’elles ne sont pas dans le monde des morts. Certains considèrent qu’il s’agit d’erreurs d’appréciations médicales ou d’un manque de professionnalisme. D’autres personnes accrochées dans certaines ruelles de la ville de Bamako parlent d’absence de matériels adéquats des établissements de santé. Mais, une réalité frappante conduit régulièrement à des conséquences tragiques, dont des décès prématurés ou, à l’enterrement de personnes encore, vivantes.

La négligence des agents de la santé, pouvant faire basculer de vie à trépas des hommes, est souvent indexée. Des parents de victimes inconsolables, gardant des séquelles de la perte par négligence médicale traînent toujours et encore, des souvenirs. Ils continuent à dénoncer une négligence, une incompétence ou des comportements non éthiques dans la pratique habituelle des médecins. Cette posture malveillante des spécialistes de la santé, regrettent-ils, conduit de manière laconique à la perte d’êtres chers à des parents.

Ainsi, à travers une petite enquête de MaliTribune, il a été constaté que cette réalité choquante met en lumière les failles du système de santé et soulève des questions cruciales sur la qualité des soins prodigués aux patients. Le constat est beaucoup réel en cette période de forte canicule qui accroît le taux de mortalité. L’absence de professionnalisme, les erreurs médicales graves mettent en péril la santé et la vie des individus.

Intensité des annonces nécrologiques

Très déchues du système sanitaire et de la gestion des malades dans les hôpitaux de Bamako, les populations qui découvrent des annonces nécrologiques intenses se posent des questions sans réponses. Des morts brutales de personnes hospitalisées, loin d’être mal en point s’éparpillent dans les coins et recoins de la capitale. S’agit-il d’une épidémie ou une pandémie qui fait des ravages en sourdine. Non, répondent certains. C’est juste, la négligence des professionnelles inconscients ou non outillés qui sont pointés du doigt. Conséquence!!! Certains regrettent que beaucoup de ces personnes déclarées mortes sont enterrées vivantes. Victimes d’erreurs d’appréciations médicales tragiques et évitables, elles sont finies par intégrer le cercle des morts-vivants.

Ailleurs, ceux qui estiment que la vie de l’homme est sacrée recommandent d’autres approches plus méthodiques et plus certaines, avant de signer les certificats ou attestations de décès. Alors des histoires de cette nature foisonnent dans le périmètre communal de la ville de Bamako. Certaines très pathétiques. « Un jeune homme a été déclaré mort dans un hôpital. Son corps était même parvenu à la morgue. Bref, tout était prêt pour son enterrement. Le lendemain avant la prière mortuaire, en voulant faire sortir le corps, ils l’ont trouvé assis à l’intérieur de la morgue comme si de rien n’était. Et pourtant, les médecins l’avait déclaré mort », a raconté Mahamadou Diakité, un jeune homme, résidant à Sirakoro.

Existence de personnes enterrées vivantes, réfutée

En revanche chez les chrétiens, ce n’est quasiment pas le cas, car ce concept est purement imaginaire et ne repose sur aucune base réelle. Les membres de l’Eglise catholique ou de certaines fidèles chrétiens refusent de cautionner l’existence de personnes enterrées vivantes. « Je ne crois pas que les médecins déclarent ces cas. En générale, cela se produit à la maison. Lorsque, les hommes annoncent la mort d’un parent, certaines familles se précipitent à l’enterrer. Les parents ne consultent pas souvent des professionnels de santé. Effectivement, j’ai entendu parler de cela. Mais, je n’ai pas observé cela dans les églises », se démarque ce jeune Professeur, Alphonse Touré.

L’existence de ces phénomènes n’est pas encore très répandue au Mali. Le peu de cas, dit-on, proviennent de rumeurs. Chez les musulmans, la prière mortuaire est dirigée par un imam. « Je n’ai jamais été un témoin oculaire. Mais, cela ne veut pas dire que ça n’existe pas. Raison pour laquelle, il faut toujours attendre au moins 3 ou 4 heures pour déclarer une personne réellement, décédée », prévient l’Imam de la Mosquée de 759 logements. L’érudit indique qu’il est crucial de souligner que ces cas où des personnes « reviennent à la vie » après un avis médical, attestant sa mort est très rare. Même si, cela existe, il représente pas la norme. Et, c’est extrêmement rare de le constater, lors de la prière mortuaire ou des obsèques.

Absence de signes vitaux

D’autres citoyens plus alertés restent d’avis que la mort elle-même, est un processus complexe. Il existe, disent-ils, des cas où les signes vitaux peuvent sembler absents, alors que la personne n’est pas réellement morte. « Les cas de coma profond peuvent être confondus avec la mort. Ce qui peut expliquer pourquoi, certaines personnes « reviennent à la vie » lors de la prière ou des obsèques. Et il se peut aussi que le diagnostic du décès peut être erroné. Les signes vitaux peuvent être très faibles, au point d’être presque imperceptibles. Ce qui peut conduire à des erreurs de diagnostic du décès. Certains états médicaux extrêmement rares pourraient donner l’apparence de la mort. Par exemple, il y a des cas de catalepsie, un état où les fonctions vitales ralentissent considérablement, imitant la mort. Cependant, la personne peut récupérer par la suite », déduit-on.

Face à de tels événements, ces citoyens avertis, plaident en faveur d’une réévaluation des protocoles de vérification de la mort pour éviter de tels incidents à l’avenir. Ils préconisent une vérification adéquate du décès, avant la mise en œuvre de procédures funéraires. Malgré tout, ces cas troublants de personnes déclarées mortes qui reviennent à la vie dans des villages, soulèvent des inquiétudes. Toujours, c’est l’absence d’une vérification médicale adéquate qui est exigée pour certifier le décès et mettre en lumière le risque réel d’inhumer prématurément, des individus encore en vie. « Il est essentiel de reconnaître que des cas ont été documentés où des personnes déclarées mortes par des médecins ont ensuite repris vie, que ce soit dans une morgue ou ailleurs. Ces événements défient parfois, toute explication scientifique et peuvent suggérer l’intervention de forces inexpliquées », a expliqué un médecin généraliste.

Interprétations spirituelles ou mystérieuses

En examinant ces cas de près, il est possible de constater que certains éléments ne cadrent pas avec les connaissances médicales actuelles. Ils laissent place à des interprétations plus spirituelles ou mystérieuses. Mais, il est important de rester ouvert à toutes les possibilités afin de reconnaître que la science ne peut pas toujours tout expliquer. « De plus, le manque de matériel médical adéquat entrave les efforts de diagnostic et de traitement, compromettant ainsi la qualité des soins dispensées », relève-t-on.

Seulement, il a été exigé la prise de mesures concrètes pour garantir la sécurité des patients et prévenir des tragédies. Certains exhortent à la sensibilisation sur l’importance du professionnalisme médical et la mise en place de protocoles stricts pour l’investissement à des équipements médicaux de qualité. Ils estiment que ces étapes sont essentielles pour promouvoir des soins de santé sûrs et efficaces. La sécurité et le bien-être des patients, retiennent-ils, doivent être au cœur des préoccupations de tous les acteurs du système de santé afin d’éviter de telles tragédies et de garantir des soins de qualité à tous.

Ketsia KONATE, Aminata DEMBELE, Mariam TOURE (Stagiaire).

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