Les distinctions honorifiques sont destinées à récompenser des services éminents, rendus à un pays ou l’attitude particulière d’une personne à des citoyens. Au Mali, elles ont besoin d’être moralisées.
Quelques années après l’accession du Mali à l’indépendance, le Président Modibo Keita, a crée l’ordre national du Mali par la loi 63-31 AN RM du 31 mai 1963. La Grande chancellerie des ordres nationaux du Mali décerne des distinctions honorifiques à des citoyens sans casier judiciaire ayant fait preuve de mérites éminents au service de la nation, à titre militaire ou à titre civil.
Depuis un certain nombre d’années, n’assiste-t-on pas à une sorte de théâtralisation de la distribution des distinctions en ce sens que toute sorte de personnes est aujourd’hui récipiendaire. Question : Est-ce que le choix des récipiendaires se fait désormais par copinage, par parenté ou par affinité ? L’on a vu des personnes recevoir leur médaille sans qu’on ne sache ce qu’elles ont posé comme acte concret pour le pays. Pour paraphraser cet artiste qui a tout donné, ils sont des dizaines voir des centaines de personnes de différents secteurs, à Bamako comme à l’intérieur du pays qui ont mouillé le maillot et qui sont dans l’oubliette totale.
En sommes, les plus hautes autorités du pays doivent revoir la composition des commissions en charge d’identifier les potentiels médaillés. C’est à ce niveau que les choses cloches et c’est à ce niveau que des choix inacceptables sont faits au détriment des plus méritants.
A titre d’exemple, dans le milieu de la presse, comment comprendre qu’il existe encore des journalistes et autres assistants de médias qui se sont battus pour une presse libre et qui n’ont pas encore reçus de médailles ? Dans le monde de l’enseignement ou de la médecine, ils sont encore des centaines à être des potentiels médaillés.
De grâce qu’on pense à ces personnes au lieu de distribuer des médailles à l’emporte pièce à des non méritants.
Pour rappel, l’ordre comporte 3 grades et 2 dignités : Grades (Chevalier, Officier, Commandeur). Dignités (Grand officier, Grand-croix).
C’est généralement pendant la fête de l’indépendance que le chef de l’Etat décerne des distinctions à des « citoyens méritants ».
Mohamed Keita