réactions – Dans une interview accordée ce dimanche au « JDD », Marie-Hélène Thoraval, la maire DVD de Romans-sur-Isère, revient sur l’« exaspération des Français » et déplore le « traitement radicalement différent » entre le drame de Crépol et la mort de Nahel
« Contrairement à celle de Nahel, la mort de Thomas a été considérée comme un fait divers quasiment anecdotique. » A la Une ce dimanche du Jounal du dimanche, qui la qualifie de « maire courage », Marie-Hélène Thoraval n’a pas mâché ses mots, évoquant un « traitement radicalement différent » entre les deux drames et déplorant notamment « l’absence de minute de silence à l’Assemblée nationale durant toute la semaine qui a suivi » le décès de l’adolescent, tué à l’issue d’un bal à Crépol (Drôme).
Dans une longue interview de deux pages, la maire divers droite de Romans-sur-Isère pointe du doigt l’« exaspération des Français » face à « ces groupes de jeunes » au « comportement insupportable ». « Les temps sont durs pour tout le monde. Les Français ne supportent plus de travailler, de respecter les règles, de payer des impôts tout en continuant d’être embêtés par ces profils que personne n’arrête vraiment », déplore-t-elle.
« Beaucoup d’anonymes m’ont supplié de tenir bon »
Quelques jours après son intervention sur BFM et les menaces de mort dont elle a fait l’objet, l’élue assure avoir reçu de nombreux soutiens. « Personne ne m’a dit que j’allais trop loin, beaucoup d’anonymes m’ont, en revanche, supplié de tenir bon, indique-t-elle. Ils me remercient d’avoir parlé pour eux parce qu’eux n’en peuvent plus. » Et de préciser qu’il y a dans le lot des « Français d’origine étrangère, exaspérés comme les autres », dénonçant « l’amalgame » que « ces délinquants font peser sur eux ».
Depuis la mort de Thomas, les regards se sont braqués sur le quartier de la Monnaie, connu pour ses violences urbaines, alimentées selon plusieurs sources policières par « une poignée de gamins ». Sur les neuf jeunes mis en examen, certains suspects seraient issus de cette cité pour laquelle 150 millions d’euros ont déjà été investis, « tous gouvernements confondus », assure l’élue. « Comment voulez-vous que j’entende ensuite que ces quartiers sont abandonnés et qu’ils n’ont de services ? », observe la maire, déplorant l’attitude des délinquants qui « crament plus vite » les équipements municipaux que « nous ne pouvons les reconstruire ».
Le week-end dernier, une centaine de militants d’ultradroite, venus en découdre, ont défilé dans la cité de la Monnaie, fumigènes à la main et scandant des slogans nationalistes. Une action condamnée par Marie-Hélène Thoraval : « Les problèmes ne peuvent se régler avec une telle violence. »