La famille de Kim Lavaud, détachée du ministère de l’Economie auprès de l’Ambassade de France en Angola et morte du paludisme dans un hôpital du pays en juin 2021, attaque de nouveau l’Etat en justice. Ses parents accusent les autorités françaises de n’avoir rien fait pour rapatrier leur fille.
Kim avait 24 ans. Lumineuse, sportive et brillante, elle travaillait à l’Ambassade de France en Angola à Luanda, comme détachée du ministère de l’Economie.
Mais 5 mois après son arrivée, Kim contracte le paludisme. Après une semaine de souffrances, elle est morte, seule, dans un hôpital angolais, le 12 juin 2021.
Selon ses parents, l’Ambassade de France a abandonné leur fille. Aux premiers symptômes, c’est Kim, seule, qui se rend dans une clinique et avance les frais pour ses soins. Lorsque que le diagnostic d’un paludisme sévère tombe, il faudra 36h à l’Ambassade pour qu’elle déclenche la procédure d’évacuation. Évacuation qui n’a jamais abouti.
Une information judiciaire pour homicide involontaire a été ouverte en septembre par le parquet de Montpellier, après la plainte des parents de Kim.
En juin dernier, Christel et François ses parents, disaient toujours attendre des réponses de la part de l’Etat: « On leur a envoyé notre fille de 24 ans, en pleine forme. On l’a récupérée dans un cercueil, quatre mois après, avec une malle. Et on nous explique que tout est fini. On imagine tout et n’importe quoi. On ne sait pas comment notre fille est décédée, dans quelles conditions », déplorait son père François au micro de RMC. « On veut de la considération, qu’on réponde à nos questions », ajoutait-il.
Depuis, où en est l’enquête?
Depuis le mois de juin, l’enquête en est toujours au point mort. Un juge d’instruction n’a pas encore été nommé pour étudier le dossier. La famille de Kim est donc obligée d’attendre. Contacté par RMC, le parquet de Montpellier assure qu’un nouveau juge doit arriver dans un mois.
Mais la famille de Kim Lavaud ne veut pas attendre les bras croisés. Elle attaque à nouveau l’Etat en justice. La mort de Kim a déjà été reconnue comme un accident du travail. Ses parents et sa sœur lancent donc une nouvelle procédure devant le pôle social du tribunal. François, Christel et Lisa demandent la reconnaissance de la faute inexcusable de l’employeur.
« Ça sera peut-être un peu plus rapide on espère. On a au moins l’impression de faire avancer notre histoire », assure sa mère Christel. « Si ça m’était arrivé, je sais qu’elle aurait tout fait pour me rendre justice que cela n’aurait pas du arriver », ajoute sa sœur. La famille espère que l’audience aura lieu à l’automne.
L’Etat rejette la faute sur l’assureur de Kim Lavaud
De leur côté, les ministères des Affaires étrangères et de l’Économie assurent à RMC collaborer pleinement avec la justice. Ils ont réalisé une enquête administrative interne. Selon le rapport, l’Ambassade de France à Luanda, la capitale de l’Angola, n’y serait pour rien.
Ce serait son assureur AXA, qui aurait pris trop de temps pour évacuer Kim vers un autre hôpital. Mais l’entreprise nous dit ne pas avoir connaissance de ce rapport et se tient à la disposition des enquêteurs.