Après avoir brillé l’an dernier à domicile, les pistards français voudront confirmer leur retour au sommet du 3 au 9 août à Glasgow lors de Mondiaux de cyclisme sur piste aux allures de répétition générale à un an des Jeux olympiques de Paris.
Avec sept médailles, dont trois en or, l’équipe de France avait réussi ses Championnats du monde en octobre dernier à Saint-Quentin-en-Yvelines sur le vélodrome national qui accueillera les JO en 2024.
Les Jeux olympiques de Paris restent l’objectif numéro un, « mais on ne va pas aller à Glasgow sans appuyer sur les pédales », prévient Florian Rousseau, triple champion olympique devenu directeur du programme olympique.
S’il n’a pas annoncé d’objectif chiffré, « la sélection est faite avec des coureurs qui ont le potentiel d’être médaillé ou champion du monde » dans les 22 épreuves étalées sur sept jours en Ecosse, dans le cadre des « Super Mondiaux » regroupant 13 disciplines du cyclisme au total.
« Beaucoup d’équipes ont fait des répétitions de la préparation qu’elles feront en 2024 », explique Steven Henry, entraineur national de l’endurance, qui s’attend à un « niveau plus élevé » qu’en 2022 sur ces Mondiaux.
Puissance traditionnelle du cyclisme sur piste et gros pourvoyeur de médailles aux JO avec ses douze disciplines olympiques, la France reste la nation la plus titrée de l’histoire sur les Championnats du monde.
Aux JO de Tokyo en 2021, les Bleus n’avaient ramené que deux médailles de bronze, mais avec leur troisième place au tableau d’honneur des Mondiaux 2022, ils feront partie des équipes scrutées à Glasgow.
« On recommence à être attendus sur de gros évènements et à faire peur aux autres nations. C’est bon signe », souligne Grégory Baugé, quadruple champion du monde de vitesse individuelle et entraîneur national du sprint.
– « L’optique de performer » –
Sur la piste du vélodrome Chris Hoy de Glasgow, plusieurs Français viendront défendre leur titre acquis l’an passé: Mathilde Gros sur la vitesse individuelle, Marie-Divine Kouamé sur le 500 mètres et la paire Benjamin Thomas/Donovan Grondin sur l’Américaine.
Et pas question de bluffer à un an des Jeux. « Il peut y avoir un peu d’intox, des nations qui ne vont peut-être pas tout dévoiler », pense Grégory Baugé. « Mais on ne peut pas se permettre de se cacher », estime l’ancien sprinteur.
« On part vraiment dans l’optique de performer », insiste Benjamin Thomas qui prend ces Championnats du monde « pas seulement comme une préparation aux Jeux ».
D’autant qu’en plus d’un maillot arc-en-ciel, de précieux points UCI seront à aller chercher dans l’optique de la qualification olympique.
Si les pistards français ont déjà engrangé des points sur les Championnats d’Europe et sur les manches de Coupe des nations, tous devront jouer placés sur ces Mondiaux, le rendez-vous le plus doté cette saison.
« Il ne faut pas se rajouter de pression à se dire qu’on joue notre qualification », estime le rouleur de la Cofidis. « Si on est capable d’être performant aux entraînements, pourquoi ça ne marcherait pas le jour de la course? »
– Préparation mentale –
Après un stage de trois semaines en altitude, l’équipe de France a achevé sa préparation à Saint-Quentin-en-Yvelines et se présente à Glasgow prête physiquement mais aussi mentalement.
Un domaine sur lequel Mathilde Gros a axé sa préparation et véritable marotte de Grégory Baugé: « depuis l’année dernière, je leur dit qu’il faut bosser sur l’aspect mental. On n’arrive pas sur la plus haute marche du podium juste parce que l’on s’est bien entraîné sur le vélo ».
Engagées dans les épreuves d’endurance, Victoire Berteau, Clara Copponi et Marie Le Net seront également alignées sur l’épreuve en ligne sur route le 13 août, dans ces Championnats du monde élargis pour la première fois.
Des « Super mondiaux » bénéfiques pour la médiatisation des épreuves sur piste.
« C’est un gros gain de visibilité pour nous », explique Rayan Hélal, médaillé à Tokyo. « Ça va nous faire mieux connaître des passionnés de vélo qui ne suivent pas forcément la piste ».