Meta va lancer mercredi Threads, un nouveau réseau social de « microblogging » comparable à Twitter, alors que la plateforme contrôlée par Elon Musk est fragilisée, au point de poser la question de sa survie, même si son rival restera, pour l’instant, aux portes de l’Union européenne.
Initialement annoncés jeudi sur les boutiques d’applications, les débuts de la nouvelle création de Meta ont été avancés à mercredi 23H00 GMT, selon plusieurs sites spécialisés.
« L’app de conversations écrites d’Instagram. » Voilà la description de Threads (fils en anglais) sur l’Apple Store, avec une présentation qui semble proche de celle de Twitter, selon les visuels.
La mise en ligne de Threads intervient quatre mois seulement après que les premiers échos du projet ont filtré.
Meta n’a pas communiqué formellement sur les débuts de cette nouvelle plateforme, qui intervient quelques jours seulement après une nouvelle péripétie chez Twitter, dont le réseau social ressort affaibli.
Samedi, l’actionnaire principal Elon Musk a annoncé la mise en place, officiellement à titre provisoire, d’une limite au nombre de messages consultables par compte et par jour, qui a pris à rebrousse-poil usagers, annonceurs et développeurs.
Une décision qui intervient après plusieurs autres mal accueillies, notamment la transformation en service payant de la vérification d’un compte ou le licenciement de la quasi-totalité des équipes de modération des contenus.
Lundi, Twitter a aussi annoncé que le tableau de bord TweetDeck, très populaire chez les utilisateurs actifs, ne serait bientôt plus accessible qu’aux comptes vérifiés, donc payant.
« Le timing est très bon pour Meta », a commenté Jonathan Taplin, auteur de deux ouvrages sur les géants de la tech, dont « The End of Reality », à paraître en septembre. « Il y a des tas de gens qui ont une résistance presque religieuse à tout ce qui touche à Elon Musk. »
Meta a choisi d’attendre avant de proposer Threads aux résidents de l’Union européenne le temps de clarifier les conséquences pour la société et ses produits du nouveau règlement des marchés numériques (DMA), entré en vigueur début mai, selon une source proche du dossier.
Le DMA vise à imposer des règles spécifiques aux entreprises incontournables d’Internet, notamment Meta, pour éviter des pratiques anti-concurrentielles.
Le groupe de Menlo Park (Californie) n’en a pas moins l’intention, à terme, de lancer Threads dans l’Union européenne, à une date encore à définir, a indiqué la source proche du dossier.
Sollicité par l’AFP, Meta n’a pas donné suite dans l’immédiat.
La présentation de Threads sur les boutiques d’application aux Etats-Unis indique que seront recueillies et utilisées à des fins publicitaires des données personnelles des utilisateurs liées, entre autres, aux contacts et à la géolocalisation.