Ce lundi 17 juillet, s’ouvre en Gambie un procès qui doit faire date. Vingt familles d’enfants décédés en 2022 après avoir pris un médicament frelaté poursuivent le ministère de la Santé et l’autorité gambienne de régulation du médicament. C’est la première fois qu’une plainte collective s’attaque aux autorités à un si haut niveau. Selon OMS, plus de 70 enfants sont morts d’insuffisance rénale, liée à la prise d’un médicament produit par le laboratoire indien Maiden pharmaceuticals.

C’est un simple sirop contre la toux qui a fait des ravages en Gambie l’année dernière. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ce médicament était contaminé par du diéthylène glycol et de l’éthylène glycol, deux composants toxiques que l’on retrouve dans des solvants industriels. Un procédé classique, selon des professionnels de la pharmacie, pour frelater des médicaments.

Les familles de victimes qui se sont portées parties civiles accusent donc le ministère de la Santé gambien, ainsi que l’agence de régulation du médicament, d’avoir failli dans leur devoir de surveillance. Elles blâment leur incapacité à fournir des médicaments conformes aux normes sanitaires.

Dans un communiqué publié en juin, le ministère de la Santé a assuré avoir pris des mesures. Une enquête sur cet incident a notamment été ouverte. La laboratoire indien Maiden, quant à lui, s’est exprimé pour nier toute responsabilité dans l’altération du médicament.

Le procès s’ouvre lundi par l’audience des familles de victimes. Elles réclament 250 000 dollars de dommages pour chaque enfant décédé. Le procès sera ensuite suspendu 30 jours, pour permettre à la défense de préparer sa réponse.