Au Mali, les fonctions du premier ministre, Dr Choguel Kokalla Maîga , à la tête du M5-RFP se tiennent que sur le bout d’un fil . Une fronde au sein de ce mouvement hétéroclite a menacé, le samedi 2 mars, devant la presse de le démettre de ses fonctions de président du Comité Stratégique si jamais il ne clarifie pas sa position sur les accusations de manipulation qui pèsent contre lui.
Le premier ministre Dr Choguel Kokalla Maïga, n’a jamais autant été contesté au sein du mouvement du 5 juin –Rassemblement des Forces patriotiques. Un mouvement grâce à qui il est à la tête du gouvernement transition depuis près de 3 ans. Jusqu’là, c’est son vice-président, Boubacar K Traoré, qui était la cible des contestataires jusqu’au samedi dernier lorsqu’une fronde dirigée par l’ancien ministre, Imam Oumarou Diarra, a lancé « un ultime appel » à Choguel K Maiga. « Nous lui donnons 72 heures pour respecter le fait majoritaire, prononcer la nullité des sanctions commanditées, travailler à restaurer sans délai la cohésion et l’entente au sein du mouvement, sortir définitivement de ses shows mensongers offensants pour ses camarades de lutte, arrêter d’instrumentaliser certains jeunes et membres de son Cabinet », a déclaré les frondeurs
A défaut, ils menacent de le démettre de ses fonctions de président du Comité Stratégique en le ramenant au niveau de militant à la base.
Depuis une semaine, une grande partie des partis et mouvements politiques membres du M5-RFP demande au premier ministre de « sortir de son mutisme » pour clarifier sa position par rapport à la crise qui secoue le mouvement.
En réponse, le président du M5-RFP a organisé un meeting, le vendredi dernier, pour dénoncer le complot orchestré contre son mouvement. Dans la foulée, il accuse ouvertement certains militaires d’être derrière du M5-RFP. « Il y a des militaires qui veulent affaiblir le M5. Je l’ai connais. Je suis au courant de toutes leurs manœuvres. Ils font des réunions pour monter les militants du M5 contre moi », accuse le Dr Choguel K Maïga, ajoutant que « l’objectif de cette manœuvre vise à m’affaiblir pour que je puisse me rendre ». En dénonçant ce complot contre lui, Choguel reste sourd aux accusations de ses alliés politiques du M5-RFP et met en avant son bilan qui, selon lui, a été marqué par la dotation de l’armée aux équipements de pointe, la récupération de Kidal des mains des groupes armés. Il se définie comme un premier ministre « clean » qui n’est pas impliqué dans l’attribution des marchés, ni avide des postes.
Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net