Dans un pays normal, l’État est le garant des droits et des libertés fondamentales individuelles et collectives.
Mais lorsque le système de gouvernance de l’État a failli, ne respectant plus les droits et les libertés de chacun, par des pratiques injustes, elle crée des frustrations, des mécontentements et met en péril la cohésion nationale et l’unité du pays.
Et un pays comme le nôtre, multicommunautaire, multiethnique, multiracial et multiculturel, …, la conservation ou la continuité d’un système de gouvernance injuste, discriminatoire et qui perdure depuis plusieurs décennies, et où c’est toujours une minorité à la tête de l’État qui gère le pays sur des bases très souvent familiales, tribales ou ethniques, ne peut nécessairement que le mener vers l’abîme.
Cette forme de gestion injuste et dangereuse du pays est telle, qu’aujourd’hui nous vivons sur une grosse bombe à retardement, où une petite étincelle pourrait suffire à tout moment à mettre le feu à la maison commune.
N’est-il pas temps et urgent que nos gouvernants prennent conscience des dangers qui guettent le pays de l’intérieur et rodent autour dans nos frontières ? Un pays plongé dans une situation d’instabilité chaotique ou potentiellement chaotique dans toute la sous-région voire dans le monde.
À ceux qui appellent à la division, à la scission ou au partage du pays, en réalité, ils appellent plutôt au chaos. Il est souhaitable qu’ils se rendent de l’évidence, que le chaos n’épargnera personne.
Qu’ils fassent un tour en Libye, en Afrique ; en Syrie et au Yémen au Moyen Orient ou en Asie, si par chance, ils parviennent déjà à revenir sains et saufs, alors ils comprendront immanquablement à jamais que le chaos est une sorte de jungle, dans lequel tout est dramatiquement possible, où le lot quotidien des populations est : les enfants qui sont victimes de toutes les sortes et toutes formes d’exactions, de drames, d’assassinats, où les femmes sont kidnappées, violées, abattues où les vieillards tués, les jeunes transformés en chair à canons où les hommes sont enlevés et assassinés… où chaque habitation devient au mieux, une prison ; au pire, un tombeau pour ses propriétaires, ou de ses occupants ; sans compter la famine, la misère dans toutes ses dimensions et où seuls les marchands d’armes prospèrent.
La situation de notre Maliba exige de l’ensemble des acteurs de la vie nationale, le devoir de lui éviter une situation que d’autres pays pas si lointains ont connu et vivent encore. Nous devons nous en convaincre, le malheur n’est pas que pour les autres.
Donc sauvons ce pays pendant qu’il est encore temps et possible, après ça sera trop tard. L’Appel lancé par le PARENA, la semaine dernière, est une voie très certainement à explorer. Qu’Allah nous vienne en aide.
Mariam Konaré