En prélude à la journée mondiale de lutte contre le paludisme célébrée le 25 avril de chaque année couplée à la semaine nationale de lutte contre le paludisme, le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLT) a organisé une conférence de presse le samedi 15 avril à Bamako. C’était sous l’égide de Daouda Zoumana Traoré, chargé de mission au ministère de la Santé et du Développement social.
Au Mali, le paludisme constitue la première cause de morbidité (43%) et de mortalité (27%), selon les données du Système Local d’Information Sanitaire (DHIS2). En 2022 un total de plus de trois millions de cas de paludisme confirmés ont été enregistrés dont plus d’un million de cas graves et 1 498 décès, soit un taux de létalité hospitalière de 1,25 pour mille. C’est le triste constat fait par la directrice Programme national de lutte contre le paludisme (PNLT), médecin LT Colonel Aïssata Koné.
La maladie est généralement endémique dans la quasi-totalité des régions du pays avec une période de forte transmission allant de juillet à octobre. En 2021, selon l’enquête sur les indicateurs du paludisme au Mali, la prévalence nationale du paludisme est estimée à 19% avec une disparité selon les régions. C’est l’un des raisons pour lesquelles, la lutte contre le paludisme a été placée comme l’une des priorités de la politique nationale de Santé, a rappelé le médecin LT Colonel Aïssata Koné. Toutefois, la lutte contre la maladie n’est pas à hauteur de souhait. Puisque c’est seulement 35% des femmes enceintes qui ont reçu un traitement préventif intermittent contre un objectif recherché de 80%.
La journée mondiale de lutte contre le paludisme est célébrée le 25 avril de chaque année. Au Mali, elle est couplée à la semaine nationale de lutte contre le paludisme. Le thème de l’édition 2023 est « il est temps de parvenir à zéro cas de paludisme, Investir, Innover, mettre en œuvre ». C’est un thème très évocateur. Puisque ce n’est caché à personne que le paludisme constitue un handicap pour des milliers de populations de notre pays, a rappelé, Daouda Zoumana Traoré, chargé de mission au ministère de la Santé et du Développement social. « Cette maladie est un véritable frein au développement de notre pays », a-t-il insisté.
Un changement de comportement
Pour le représentant du Bureau de l’OMS au Mali, Dr Itama Mayikulu Christian, la journée mondiale de lutte contre le paludisme est l’occasion de souligner la nécessité de poursuivre les investissements, le plaidoyer et de maintenir l’engagement en faveur de la lutte antipaludique. Dans le cadre de la campagne de cette année, l’OMS insistera sur le troisième aspect de la mise en œuvre et sur l’importance cruciale d’atteindre les populations marginalisées grâce aux outils et aux stratégies dont elle dispose actuellement.
Pour lutter contre la maladie, le gouvernement a déployé plusieurs stratégies. Il s’agit entre autres de la distribution des moustiquaires imprégnées d’insecticides (MILD) en campagne et routine, la pulvérisation intra domiciliaire dans les zones de forte transmission, la traitement préventif intermittent chez les femmes enceintes.
Pour terminer, le directeur général de la Santé et de l’Hygiène publique, Dr Cheick Tidiane Traoré, a assuré que le paludisme est une maladie évitable. Il a pour cela appelé la population à un changement de comportement. A noter que la conférence de presse s’est déroulée en présence des directeurs du MRTC Parasito, Dr Abdoualye Djimdé et le directeur du MRTC Entomo, Pr Nafomon Sogoba.