Le Parti pour la renaissance Nationale (RARENA) a appelé les autorités de transition dans un communiqué publié le week-end passé à dialoguer avec les chefs terroristes, Amadou Koufa et Iyad AG Ghaly, auteurs de plusieurs exactions contre les civils et les militaires au Mali.
Le Parti pour la Renaissance Nationale estime qu’il faut engager le dialogue avec les groupes terroristes. La direction du parti a publié un communiqué le week-end dans lequel il a exhorté les autorités maliennes à engager un dialogue constructif avec les tous acteurs maliens de l’insécurité et de l’instabilité y compris Iyad Ag Aghaly (Ansar Eddine) et Hamadoun Kouffa (Katiba Ansar Eddine Maasina). Les deux tendances terroristes sont réunies au sein du groupe de soutien à l’islam et aux musulmans. Ce n’est pas la première fois que des acteurs politiques maliens appellent à négocier avec les terroristes.
Les conclusions de plusieurs fora organisés ces dernières années au Mali ont appelé à engager le dialogue avec Amadou Kouffa et Iyad Ag Aghaly pour mettre un terme au bain de sang. Entre 2020 et 2021, les autorités maliennes ont exprimé le souhait de dialoguer avec les insurgés islamiques. Le premier gouvernement de transition dirigé par Moctar Ouane avait fourni les détails relatifs à la poursuite du dialogue avec les terroristes dans son plan d’action du gouvernement. Ce plan a été abandonné par le gouvernement qui a suivi celui de Moctar Ouane.
« Appel à la retenue des parties signataires de l’accord »
Dans le même communiqué publié, le comité directeur du parti du bélier blanc appelle les populations du nord du centre en passant par celle de l’ouest au rassemblement national autour du Mali. « La situation qui prévaut au Nord, au Centre et à l’Ouest exige le rassemblement et l’union sacrée des filles et des fils du pays », a indiqué le communiqué du PARENA. Dans cet appel au rassemblement, le parti a invité particulièrement à la retenue toutes les parties signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale issues du processus d’Alger (APR). Poursuivant que l’accord nécessite des améliorations, il demeure le seule et unique instrument incontournable dans la quête de la paix et de stabilité au Mali.
Le parti du Bélier Blanc visiblement favorable à une relecture de l’accord d’Alger soutient que les parties signataires doivent conformer leurs actes et paroles aux engagements pris dans lors de la signature de l’APR. Il cite entre autre : le respect de l’unité nationale, de l’intégrité du territoire, de la souveraineté de l’État ainsi que la forme républicaine et son caractère laïc de l’Etat. « L’APR, c’est aussi le respect du drapeau national et de l’hymne national », lance le communiqué du PARENA. Plusieurs groupes armés signataires de l’accord de paix et de réconciliation, notamment ceux de Kidal, refusent jusque-là de respecter le drapeau national en se livrant à la célébration de l’indépendance de la fantomatique république ‘’ d’Azawad’’ à Kidal, où le drapeau malien est quasiment absent sur les édifices publics.
En décembre 2022, les groupes armés de la CMA ont suspendu leur participation aux réunions du comité de suivi de l’accord avant, quelques semaines plus tard, d’annoncer leur retrait de la commission de finalisation de l’avant-projet de texte de la nouvelle Constitution. C’est dans ce climat délétère que le PARENA a réitéré son appel à la retenue et à l’esprit de responsabilité de tous les citoyens maliens, de Diboli à Tinzawaten. Ce, afin d’éviter une nouvelle guerre civile qui, selon le parti du bélier blanc, ne manquerait pas d’aggraver l’impasse et l’instabilité, et de menacer l’existence du Mali. Avant le PARENA, les ambassadeurs des pays membres de la médiation internationale qui s’étaient rendus à Kidal pour tenter de rapprocher les groupes armés et les autorités de transition.