Au Mali, la phase communale du dialogue inter-maliens s’est ouverte, samedi, sans une partie des partis politiques et des groupes armés. L’objectif du dialogue est de jeter les bases d’une paix durable après la dénonciation de l’Accord d’Alger par le gouvernement de transition.
Le dialogue inter-maliens, censé ramener la paix et la réconciliation nationale dans le pays, a-t-il déjà du plomb dans l’aile ? C’est la question que se posent de nombreux observateurs de la vie politique au Mali en raison de la non-participation de plusieurs partis politiques, regroupements politiques et organisations de la société civile et des groupes armés réunis au sein du Cadre stratégique permanent pour la paix, la sécurité et le développement (CSP). Les partis politiques et les groupes armés ne participent pas à la rencontre pour des raisons différentes.
Les partis politiques comme l’Adéma-PASJ, le RPM, la CODEM, l’ASMA-CFP, le parti Yéléma, l’UDD, le Parena et bien d’autres partis et regroupements politiques qui protestent contre la décision de suspension du gouvernement des activités des partis politiques et des activités caractère politiques des associations et ont annoncé leur non-participation au dialogue inter-maliens. Les partis politiques, regroupements politiques et organisations de la société civile membres de l’Alliance du 31 mars, tout en fustigeant la mesure, promettent de l’attaquer devant la justice.
Les groupes armés du Cadre stratégique permanent pour la paix, la sécurité et le développement (CSP) classés parmi les organisations terroristes par le gouvernement, eux, n’ont pas été invités au grand raout. Plusieurs responsables des différents mouvements sont d’ailleurs poursuivis par la justice malienne pour terrorisme et complicité de terrorisme et leurs avoirs gelés. Il faut rappeler qu’ils se sont opposés à la rétrocession des emprises de la Minusma à l’armée malienne dans plusieurs localités du pays, obligeant les forces de défense et de sécurité à lancer une offensive. Ce qui a permis d’arracher la ville de Kidal du contrôle de la CMA.
Toutefois, en absence des partis politiques, opposés à la gestion de la transition, et des groupes armés, le dialogue inter-maliens risque de devenir un monologue car ne rassemblant que les soutiens des autorités. Puisque pour parler de dialogue, il faut deux parties antagonistes, ce qui ne sera visiblement pas le cas en raison de la non-participation des partis politiques et de l’exclusion des groupes armés de la rencontre.
Il n’est donc pas exclu que les groupes armés ou même les partis politiques rejettent les conclusions du dialogue. Pourtant, le dialogue inter-maliens est une initiative du président de la Transition, Assimi Goïta, dont l’objectif est de jeter les bases d’une paix durable après la dénonciation de l’Accord d’Alger. « Ce qui ne sera pas possible en raison de l’absence des groupes armés à la rencontre », selon de nombreux analystes. Il faut rappeler la phase communale sera suivie par les phases locale, régionale et nationale.
Abdrahamane SISSOKO/maliweb.net