Les travaux de la 26ème conférence annuelle du groupe régional de l’Union internationale des Magistrats (l’AJUIM) ont démarré hier à Bamako en présence des dizaines de magistrats venus à travers le monde.
-maliweb.net – Bamako abrite pendant trois jours la conférence annuelle de la plus grande organisation judiciaire au monde. Il s’agit de l’Union internationale des Magistrats qui tient pour la première fois son congrès sur le sol malien comme thème « de la promotion du droit de l’homme en période de crise ». Pour la circonstance, le Colonel Assimi Goïta, président de la transition et du conseil supérieure de la magistrature était en compagnie des autres chefs d’institutions pour donner le ton de cette cérémonie d’ouverture. Au pupitre, devant les magistrats issus des 85 pays membres de l’UIM, le président malien a exprimé sa satisfaction d’accueillir cette conférence qui, selon lui, offre l’occasion aux spécialistes des questions de droits de l’homme de mener la réflexion sur les préoccupations liées à la thématique et de partager les pistes de solutions identifiées. Le Colonel Assimi Goïta est revenu sur les défis majeurs auxquels les pays du Sahel sont confrontés.
Lesquels ont pour nom : la corruption le terrorisme et les crimes transfrontaliers. Et déplorant l’ampleur et de la complexité de ces phénomènes, il a exhorté l’Union internationale des magistrats à entreprendre des initiatives contribuant à une mobilisation internationale en faveur d’une réelle prise de conscience de l’impact négatif du terrorisme et les criminalités transnationales sur la paix, la stabilité sociale et le développement des Etats du Sahel.
Pour Assimi Goïta, le Mali demeure résilient malgré la complexité de la crise multidimensionnelle qui l’affecte. « Il se relève progressivement grâce à la résilience de l’ensemble de ses fils », a indiqué le président de transition qui rassure les magistrats « du respect et la promotion des droits humains ainsi que la bonne gouvernance au Mali ». « La promotion des droits de l’homme a toujours constitué une « préoccupation majeure pour le Mali », ajoute-il poursuivant que le rôle de la justice est fondamentale dans un Etat pour garantir les droits et libertés des citoyens. « La justice sert de socle pour l’émergence d’une gouvernance vertueuse et d’un nouveau type de citoyen », a-t-il insisté.
Le contexte mondial actuel est une menace pour l’indépendance de la justice, a affirmé le président de l’Union internationale des Magistrat, le portugais José Manuel Igreja Matos. Lequel a rappelé les fondements de l’Union Internationale des Magistrats. Selon lui, cette organisation internationale professionnelle apolitique regroupe 85 pays membres et travaille à la sauvegarde de l’indépendance du Pouvoir Judiciaire, condition essentielle de la fonction juridictionnelle et garantie des droits et des libertés de l’homme. A suite, la présidente du groupe africain de l’union internationale des magistrats, la juge ivoirienne a insisté sur l’indépendance du juge qui, selon elle, doit être consacrée dans la Constitution ou au niveau juridique le plus élevé possible.
« Le statut du juge doit être garanti par une loi spécifique, lui assurant une indépendance réelle et effective à l’égard des autres pouvoirs de l’Etat. Le juge, en tant que dépositaire de l’autorité judiciaire, doit pouvoir exercer ses fonctions en toute indépendance par rapport à toutes forces sociales, économiques et politiques, par rapport aux autres juges et par rapport à l’administration de la justice », a rappelé la juge ivoirienne.
Au Mali, durant trois jours, les magistrats venus du monde entier vont débattre sur les thèmes relatifs ‘’ aux droits de l’homme et les lois d’amnistie, la problématique de la lutte contre la criminalité transnationale organisée en Afrique et la coopération judiciaire, la lutte contre la cybercriminalité : les nouvelles techniques d’investigations et le respect de la vie privée…’’.
Siaka DIAMOUTENE