L’ex-chef du gouvernement, Moussa Mara, sillonne les bureaux de certains décideurs du pouvoir militaire en cours au Mali. Le seul candidat déclaré à la future élection présidentielle dit répondre à l’appel des forces vives du pays. Mais, certains y voient à cette démarche comme une « opération de séduction ».
« A la suite de l’appel lancé aux forces vives du pays … j’ai adressé des demandes de rencontres aux acteurs concernés. Les autorités ont promptement réagi et j’ai eu l’honneur d’être reçu successivement par le Ministre de la Défense et celui en charge de l’administration du territoire », a écrit le candidat investi par son Parti en fin décembre 2023 à l’élection présidentielle dont les autorités de transition peine à donner une date. Moussa Mara indique qu’avec ces interlocuteurs, ils ont discuté des voies et moyens permettant de concrétiser à l’initiative de rassemblement autour de la transition. En attendant d’être certainement reçus par le Président de Transition et son premier ministre, Moussa Mara a réussi cette première rencontre avec le ministre Sadio Camara et son homologue Abdoulaye Maïga qui constituent des acteurs clés de la transition. Aujourd’hui, contrairement à une partie de la classe politique, Moussa Mara se distingue à cause de l’appel qu’il a lancé devant la presse « à sauver la transition ».
Pour l’ancien Premier ministre d’Ibrahim Boubacar Keita « les autorités de la transition doivent s’ouvrir, discuter avec l’ensemble des composantes de notre pays, dont la CMA, pour que ce dialogue inter-malien ait des chances de réussite. Ce sont les parties en conflit qui doivent se parler et au-delà des parties, l’ensemble du pays ». Sans tomber dans un discours virulent, l’ancien premier ministre défend un discours politique qui semble fait de bons échos auprès des autorités de la transition. Lesquelles, hostiles à toutes les voix discordantes, veulent que toutes les forces vives du pays soutiennent la trajectoire prise par la transition. L’appel à sauver la transition suivi de la visite chez deux acteurs de la transition semblent une belle “opération de séduction politique” qui jouit en faveur du candidat déclaré du parti du « changement » à la présidentielle. Et marque certainement le début d’une lueur de rapprochement entre Moussa Mara et les autorités militaires en froid avec une partie de la classe politique. « Je ne supporte pas une opposition à la transition », a déclaré la semaine dernière le ministre de l’Administration du territoire, le col Abdoulaye Maïga, sur les antennes de l’ORTM. ,
Les questions qui fâchent
Les points de convergences ne sont pas seulement les seuls que Moussa Mara partage avec le pouvoir de transition. Il a certainement évoqué aux deux ministres au gouvernement qui l’ont reçu des points divergents. Moussa Mara comme son Parti s’érige contre les atteintes à la liberté d’expressions, la dissolution des partis politiques, les associations et ONG qui osent exprimer une opinion différente ou hausser le ton. Son parti a assigné en justice récemment l’Etat « pour excès de pouvoir » suite à la dissolution du conseil communal de la commune IV dirigé par un maire élu par le Yelema. La question de la publication du chronogramme des élections divise également Moussa Mara et les autorités de transition. Récemment devant la presse, il a ouvertement interpellé le Président de Transition et son ministre de l’administration territoriale sur leur refus « de précisions » sur l’organisation du scrutin présidentiel.
Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net