La mission de l’ONU au Mali (Minusma) a officiellement clos lundi dix ans de déploiement dans ce pays en proie au jihadisme et à une crise profonde après avoir été poussée vers la sortie par la junte au pouvoir, ont constaté des correspondants de l’AFP.
La Minusma a descendu le drapeau des Nations unies sur son quartier général proche de l’aéroport de la capitale Bamako, a dit par ailleurs à l’AFP sa porte-parole Fatoumata Kaba. La cérémonie en cours lundi matin marque symboliquement la fin de la mission, même si certains de ses éléments sont encore sur place, a-t-elle dit.
La fermeture met fin à un engagement commencé en 2013 face à la propagation de violences qui menaçaient la stabilité d’un Etat pauvre et fragile. Elles ont depuis gagné le centre du pays et les voisins sahéliens du Burkina Faso et du Niger, faisant des milliers de morts civils et combattants et déplaçant des millions de personnes.
Avec plus de 180 membres tués dans des actes hostiles essentiellement perpétrés par les groupes armés affiliés à Al-Qaïda et à l’organisation Etat islamique, la Minusma est la mission de paix de l’ONU la plus durement touchée ces dernières années. Ses effectifs ont tourné autour des 15.000 soldats et policiers venus d’une multitude de pays.
Malgré les pertes humaines et un engagement financier considérable, la Minusma a fait l’objet de vives critiques d’une partie des Maliens, qui dénonçaient son incapacité à juguler la crise.