La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations-Unies pour la stabilité au Mali a annoncé, hier lundi, un retrait anticipé dans ses emprises de la région de Kidal. Elle justifie ce retrait précipité à cause d’un “climat de haute tension” qui règne entre l’armée malienne et les groupes armés pour le contrôle de ces emprises.
Alors que le départ de la mission de maintien de la paix de l’ONU dans la région de Kidal était programmé pour mi-novembre 2023, elle a annoncé ce 16 octobre 2023, être contrainte d’anticiper son retrait à cause d’ un ‘’climat de haute tension’’. « La MINUSMA a entamé le processus de retrait de ses camps dans la région de Kidal, en commençant par Tessalit et Aguelhok », a-t-elle annoncé dans un communiqué évoquant une raison de ‘’détérioration rapide des conditions de sécurité pour la vie de centaines de soldats de la paix’’. La mission onusienne cite par exemple des cas “d’échanges de tirs à Tessalit” entre les deux parties qui se discutent le contrôle de ces emprises. « La Mission fait tout son possible pour achever ce processus dès que possible, y compris, si nécessaire, en accélérant son retrait du camp de Kidal, prévu à l’origine pour la mi-novembre », a informé la MIMUSMA, ajoutant que “des vols de l’armée de l’air tchadienne rapatrieront une partie des troupes du contingent tchadien de la MINUSMA”.
Dans un autre communiqué, l’armée affirme avoir neutralisé des positions de l’ennemi hier lundi près de l’aéroport de Tessalit. Elle précise qu’un aéronef de l’armée de l’Air a été visé par des tirs à l’arme lourde des groupes terroristes au moment où l’avion à l’approche s’apprêtait à atterrir à l’aéroport de Tessalit. Le communiqué de l’armée est formel : “cette tentative visait à empêcher l’aéronef d’atterrir à l’aéroport de Tessalit”.
Face à la détérioration de la situation sécuritaire, la MINUSMA a annoncé qu’elle est dans l’obligation de “détruire, ou au moins désactiver ou mettre hors service conformément aux règles et procédures des Nations-Unies, les équipements sensibles”. Selon elle, les matériels militaires concernés par cette procédure ne peuvent être rapatriés en raison du blocage à Gao, depuis le 24 septembre, des mouvements des convois logistiques qui devaient évacuer ces équipements d’Aguelhok, de Kidal et de Tessalit. Déplorant cette situation qui compromet le retrait de son personnel dans la sécurité, la MINUSMA a appelé toutes les parties concernées à faciliter leur départ en toute sécurité tout en évitant des actions ou déclarations qui pourraient mettre en danger son personnel et ses installations jusqu’à ce que le processus soit achevé. Conformément à la résolution 2690 du Conseil de sécurité, la MINUSMA doit définitivement plier bagages avant le 31 décembre 2023.
Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net