Cette décision intervient quelques jours Ce mercredi c’est une autre étape du bras de fer entre l’Imam et les autorités de la transition qui vient d’être franchie. En effet le gouvernement de Transition a décidé de dissoudre le bras politique de l’Imam Mahmoud Dicko en l’occurrence « Coordination des Mouvements, Associations et Sympathisants de l’Imam Mahmoud DICKO » (CMAS). Il est reproché à l’Association par les autorités d’être « un organe politique de déstabilisation et de menace pour la sécurité publique ». Le gouvernement de transition justifie la mesure par le souci de la préservation « l’ordre public » et l’empêchement à « toute forme de trouble ou de violence qui pourrait résulter des activités de la CMAS ». Le autorités maliennes menacent de prendre « toutes les mesures nécessaires pour garantir la sécurité et la stabilité du pays ». Par ailleurs, le gouvernement reproche également au parrain de cette association en l’occurrence l’Imam Mahmoud Dicko de s’adonner « à des activités subversives susceptibles de troubler l’ordre public, notamment à travers ses récentes visites à l’extérieur et ses rencontres officielles avec des personnalités de puissances étrangères sur des questions d’intérêt national sans l’autorisation des autorités du Mali ». Pour les autorités de Transition « cette circonstance constitue un manquement aux dispositions statutaires de la CMAS et une atteinte aux intérêts supérieurs du pays ».
Cette décision intervient quelques après que l‘Imam Dicko a annoncé son retour imminent au Mali. Depuis décembre dernier, il se trouvait en Algérie où il avait même été reçu par le Président Abdel Madjid Tebboune. Un geste qui n’avait pas été apprécié par les autorités de Bamako le qualifiant de « personnage hostiles aux actes subversifs ».
Cette décision était quelque peu attendue par une certaine opinion au Mali et même au-delà. Certains avaient même laissé entendre que l’Imam pouvait être arrêté une fois de retour au Mali. De plus, cette association est l’un des membres fondateur de la nouvelle plateforme d’opposition dénommée « Synergie d’Actions pour le Mali » qui entend organiser des manifestations pour réclamer la mise en place d’« une transition civile » après l’expiration du délai fixé par les autorités pour transférer le pouvoir aux civils depuis le 25 février dernier. Un autre membre fondateur de cette plateforme à savoir l’association « Kaoural Renouveau » a connu le même sort.
La dissolution de la « CMA » tout comme « Kaoural Renouveau » avait été réclamée depuis le 12 janvier 2024 par une autre association dénommée « Collectif pour la Défense des Militaires » (CDM) très écoutée par les tenants du pouvoir actuel. Il était à l’origine de la prolongation du séjour en détention d’une figure de proue de la présence militaire occidentale, Adama Diarra dit Ben le Cerveau dont la sortie de prison était prévue depuis le mardi 5 mars dernier après avoir purgé sa peine de 6 mois de prison ferme et six mois en sursis. Il avait été condamné en septembre 2023 pour « atteinte au crédit de l’Etat ». Ce collectif avait déposé une autre plainte avec des éléments sonores de Ben le Cerveau qui prononçait des propos hostiles au pouvoir en place. Ce collectif avait également réclamé l’expulsion des journalistes français de RFI et France 24.
Depuis un certain temps, des dissolutions sont prononcées au Mali contre des associations et partis politiques très souvent hostiles aux autorités en place.
MD/ac/APA