Au moins deux personnes sont mortes et cinq ont été blessées jeudi après des tirs d’obus sur la ville de Tombouctou, dans le nord du Mali, déjà sévèrement éprouvée par un blocus imposé par des jihadistes, a affirmé l’armée malienne dans un communiqué.
« La ville de Tombouctou vient de recevoir des tirs d’obus terroristes cet après-midi du 21 septembre 2023. Bilan provisoire: 2 morts et 5 blessés », dit le communiqué officiel.
Deux sources interrogées précédemment par l’AFP donnait un bilan de trois morts. « Trois obus ont été tirés par les jihadistes à Tombouctou. Il y a au moins trois civils morts dont des enfants », avait assuré à l’AFP un élu de Tombouctou. Ce bilan avait été confirmé par une source hospitalière.
Le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), alliance jihadiste affiliée à Al-Qaïda en lutte depuis des années contre l’Etat malien, a annoncé dans une série de messages début août déclarer « la guerre dans la région de Tombouctou ».
Depuis, Tombouctou fait face à un blocus qui empêche les quelque dizaines de milliers d’habitants de la « cité aux 333 saints » de quitter la ville et d’être ravitaillé.
Le 7 septembre, une attaque imputée aux jihadistes a tué des dizaines de civils à bord du ferry le Tombouctou.
Tombouctou fait partie des premières grandes villes du nord du pays a être tombées sous le contrôle des rebelles touaregs, puis celui de combattants salafistes après une insurrection en 2012. Les forces françaises et maliennes ont repris la ville en 2013.
Les militaires maliens ont poussé vers la sortie la force antijihadiste française en 2022 et se sont tournés militairement et politiquement vers la Russie. Ils ont fait du rétablissement de la souveraineté l’un de leurs mantras. Mais de vastes étendues continuent d’échapper à leur contrôle et différents experts estiment que la situation sécuritaire s’est encore dégradée sous leur direction.