Les travaux de la 27ème session de l’Espace d’interpellation démocratique (EID) se tiennent hier au Centre international de conférences de Bamako (CICB) en présence de plusieurs membres du gouvernement, notamment le ministre de la Refondation de l’État, chargée des Relations avec les Institutions, Ibrahim Ikassa Maïga et du Médiatrice de la République, Mme Sanogo Aminata Mallé.
L’on notait également la présence de l’ancien président de la République par intérim et invité d’honneur de la session, Pr Dioncounda Traoré. Pour cette session, le secrétariat permanent de l’EID a reçu un nombre record de 599 dossiers d’interpellations dont 22 de nos compatriotes établis à l’extérieur. Sur ces 599 dossiers d’interpellation, 38 ont été retenus pour la lecture, 404 pour suite à donner et 153 non retenus. À cela, il faut ajouter 4 dossiers d’interpellation ayant été satisfaits au cours des travaux de dépouillement.
À l’instar des années précédentes, les dossiers reçus pour cette édition portent sur les litiges domaniaux et fonciers ; les demandes de paiement de droits ; les difficultés liées à la bonne distribution et à l’exécution des décisions de justice ; les demandes de régularisation de situations administratives. Il s’agit également des demandes d’assistance, des violations des droits humains, des problèmes de chefferie et des dénonciations.
RÉPARATION- Le Médiateur de la République a rappelé que la protection des libertés individuelles et collectives incombe à l’État. Ainsi, selon Mme Sanogo Aminata Mallé, toute administrée, victime d’erreurs, de négligences, de lenteurs ou d’abus de l’administration doit être en mesure de réclamer justice et d’obtenir réparation intégrale du préjudice subi, si son droit est reconnu par une décision de justice. «En contrepartie, le citoyen doit se conformer aux dispositions des lois et règlements en vigueur», at-elle nuancée.
Le Médiateur de la République a, par ailleurs, salué les efforts du gouvernement dans le cadre de la refondation de l’État à travers les réformes politiques et institutionnelles, notamment la promulgation, le 22 juillet dernier, de la Constitution par le président de la Transition. Pour Mme Sanogo Aminata Mallé, cette Constitution contribuera assurément à doter notre pays d’institutions fortes et crédibles. Elle s’est également réjouie de la création de l’Autorité indépendante de gestion des élections (Aige) qui constitue un gage incontestable pour l’organisation et la gestion des consultations électorales et référendaires transparentes, crédibles et apaisées.
Aussi, le Médiateur de la République at-il félicité la promulgation, en août dernier, par le chef de l’État, de la Loi portant Code minier au Mali et de celle relative au contenu local dans le secteur minier. Selon Mme Sanogo Aminata Mallé, cette promulgation augure des perspectives de retombées financières pour l’État et les populations qui tireront le meilleur profit de l’exploitation de nos ressources minières.
Le Médiateur de la République n’a pas manqué de saluer les Forces de défense et de sécurité pour la récente reconquête de Kidal qui est une avancée notable dans la restauration de l’autorité de l’État sur toute l’étendue du territoire national. Mme Sanogo Aminata Mallé a ainsi exhorté les Forces armées maliennes (FAMa) à redoubler d’ardeur dans le combat qu’elles mènent pour restaurer la dignité, l’honneur et la souveraineté du peuple malien.
Elle a souhaité que les engagements et les recommandations de ce forum soient suivis d’effets afin de répondre aux attentes légitimes des interpellateurs. Comme les deux sessions précédentes, le jury d’honneur est composé uniquement par des personnalités de notre pays. Il est présidé par l’ancien ministre Harouna Cissé.
À titre de rappel, la 26ème session de l’EID a enregistré 334 demandes d’interpellation dont 243 retenues par la commission de dépouillement. Sur ces 243 interpellations, 28 ont fait l’objet d’une lecture publique et 215 pour suite à donner.
Les 28 interpellations retenues pour la lecture ont, toutes, reçues des réponses de la part des départements ministériels concernés, soit un taux d’exécution de 100 %. 207 sur 215 interpellations retenues pour suite à donner ont eu des réponses (soit 96,27 %). Le reste est en cours de traitement au niveau des départements ministériels, a assuré le Médiateur de la République.
Bembablin DOUMBIA