Le retrait de la Mauritanie de la Cédéao n’était pas lié à une crise ou des sanctions consécutives à un coup d’État.
La décision de Nouakchott, pourtant membre fondateur de cette communauté, avait été perçue comme une réorientation diplomatique vers l’Union du Maghreb arabe, dont la Mauritanie est membre fondateur en 1989.
La Mauritanie, située entre le Maghreb et l’Afrique de l’Ouest, est frontalière du Sénégal et du Mali. Elle est membre de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal et du Comité inter-États de lutte contre la sécheresse au Sahel.
Elle a aussi de nombreux ressortissants commerçant dans l’espace Cédéao et le pays abrite lui-même une forte communauté issue des pays membres de l’organisation.
C’est pourquoi, malgré son retrait formel de la Cédéao, la Mauritanie est restée fortement ancrée dans cette partie de son espace géographique qui est l’Afrique de l’Ouest, en signant des accords bilatéraux avec plusieurs pays, dont le Sénégal, la Côte d’Ivoire et la Guinée.
Le retour annoncé
En 2017, la Mauritanie a amorcé un retour vers la Cédéao par la signature d’un accord d’association.
Cet accord, explique Mohamed Lemine Vayda, directeur de la promotion du commerce extérieur, prévoit la libre circulation des marchandises entre la Mauritanie et les 15 autres pays de la Communauté.
Mais il ne prévoit pas la libre circulation des personnes. Celle-ci pourrait, indique le directeur du commerce extérieur, intervenir ultérieurement, après d’autres négociations.
L’accord d’association, ratifié par le Parlement mauritanien en 2018, une année après sa signature, n’est cependant pas encore entré en vigueur.
Pour son application effective, il doit être ratifié par les Parlements des 15 pays membres de la Cédéao. Cette étape n’est toujours pas franchie.
Auteur: Diagana Khalilou